France

Netanyahou refuse l’entrée en Israël à Macron

Un projet de reconnaissance de la Palestine à l’ONU, porté par Emmanuel Macron, a déclenché une crise avec Israël, le Premier ministre Benyamin Netanyahou ayant refusé la visite du président français en Israël. Des lettres échangées entre les deux dirigeants ont mis en évidence leurs divergences.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a refusé l’entrée en Israël au président français Emmanuel Macron, selon la chaîne israélienne Channel 13. Cette décision est liée à la déclaration du chef d’État français, qui a annoncé vouloir défendre, lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, la reconnaissance d’un État palestinien.

Toutefois, les États-Unis ont annoncé qu’ils ne délivreraient pas de visas aux représentants palestiniens attendus à l’Assemblée. Macron a critiqué cette mesure, la qualifiant d’« inacceptable ». Peu après, il a exprimé son souhait de se rendre en Israël, mais Netanyahou a déclaré qu’il n’y serait pas le bienvenu tant qu’il ne reviendrait pas sur sa position concernant la question palestinienne.

Dans un message adressé au président français, le Premier ministre israélien a exprimé ses inquiétudes face à « l’augmentation inquiétante de l’antisémitisme en France » et au « manque de réaction » du gouvernement français. Il a dénoncé l’appel de Macron à la création d’un État palestinien, estimant qu’il « alimente ce feu antisémite ».

Le président français a répondu dans une lettre, affirmant que la reconnaissance d’un État palestinien n’encourageait en rien l’antisémitisme. D'après lui, cette démarche devrait, au contraire, contribuer à une solution politique durable, qui passe par un cessez-le-feu permanent, la libération des otages, une aide humanitaire massive à Gaza et l’envoi éventuel de forces internationales, en précisant que le Hamas ne devrait pas rester armé ni conserver le contrôle du territoire après le règlement du conflit.

Gideon Sa’ar, ministre israélien des Affaires étrangères, a déclaré de son côté que le président français se montrait « particulièrement préoccupé par les visas américains pour les représentants de l’Autorité palestinienne », précisant que cette attitude contribuait à affaiblir la stabilité régionale.