À l’approche du vote de confiance du 8 septembre, qui semble condamner le gouvernement de François Bayrou, Emmanuel Macron sort de son silence pour tenter de conjurer la crise politique. Lors d’un déjeuner à l’Élysée le 2 septembre, le président a réuni les chefs de la coalition gouvernementale : Gabriel Attal (Renaissance), Édouard Philippe (Horizons) et Bruno Retailleau (Les Républicains) pour les exhorter à « travailler avec les socialistes » afin d’élargir l’assise du bloc central.
Préparer l’après-Bayrou
Cette initiative vise à préparer l’après-Bayrou et à garantir un budget 2026, face à un Parlement sans majorité absolue. Le chef de l’État, qui exclut dissolution ou démission, insiste sur la « responsabilité » et la « stabilité ». Avec seulement 185 voix potentielles pour Bayrou contre 210 députés dans la coalition, selon les estimations, le risque d’un affaiblissement du camp présidentiel est réel. Emmanuel Macron pousse donc à rallier des abstentionnistes, notamment via une collaboration avec le Parti socialiste (PS).
Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a accueilli favorablement cette ouverture, se disant « à la disposition » du président pour discuter des conditions d’une participation de la gauche au gouvernement.
Cependant, il rejette un gouvernement d’union mêlant droite et gauche, plaidant pour un exécutif de gauche cherchant des majorités projet par projet.
Cette proposition suscite des tensions. À droite, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) s’oppose à un accord avec le PS, tandis que l’ancien président Nicolas Sarkozy prône une dissolution, qualifiant le vote de confiance de « suicide politique ».
À gauche, le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon dénonce « l'incroyable retournement de veste » du PS.
La proposition présidentelle pourrait néanmoins trouver un écho favorable du côté des deux anciens Premiers ministres Gabriel Attal et Édouard Philippe qui insistent sur l’urgence de compromis pour doter la France d’un budget.
François Bayrou, conscient de ses faibles chances de se maintenir, envisage de son côté des concessions, comme le retrait de la suppression de jours fériés.