France

Immobilier : le marché en tension face à la hausse des taux et à la crise politique

Après une reprise encourageante, le marché immobilier français vacille sous l’effet d’une hausse des taux d’intérêt et d’une crise politique menaçant la stabilité. Les incertitudes autour du vote de confiance du 8 septembre pèsent sur les transactions.

Le marché immobilier français, qui montrait des signes de reprise en 2025 après deux années difficiles, fait face à de nouveaux défis. La baisse des taux d’intérêt, tombés à 3,2 % sur 20 ans contre 4,2 % fin 2023, avait dopé les transactions, avec une hausse prévue de 8,2 % pour atteindre 925 000 ventes cette année, selon SeLoger-Meilleursagents. Cependant, la rentrée s’annonce  difficile, entre hausses des taux et incertitudes politiques.

Des banques dans l'attente du vote du 8 septembre 

Plusieurs banques, comme la Société Générale, La Banque Postale et le Crédit Agricole, ont relevé leurs taux de 0,05 % à 0,10 % en août et septembre. Cette remontée s’explique par la hausse des taux des obligations d’État (OAT 10 ans à 3,5 %), exacerbée par l’instabilité politique liée au vote de confiance du 8 septembre. Une éventuelle chute du gouvernement Bayrou et des grèves annoncées pourraient geler les transactions, comme lors de la dissolution de juin 2024.

Les professionnels du secteur tentent néanmoins de se montrer confiants, Sandrine Allonier, porte-parole de VousFinancer affirmait ainsi le 29 août sur France 2 que « des bonnes nouvelles » sont à venir sur le marché de l’immobilier avec l’évolution moins contraignante du diagnostic de performance énergétique (DPE).

Les banques, prudentes, pourraient attendre l’issue du vote pour ajuster leurs offres, selon les courtiers. Pretto anticipe des taux entre 3,25 % et 3,5 % d’ici fin 2025, mais une envolée à 4,2 %, comme fin 2023, ferait chuter les ventes. Malgré cela, la concurrence entre banques maintient une dynamique de prêts, et les taux directeurs de la BCE, à 2 %, limitent la hausse des coûts d’emprunt.

Les primo-accédants restent actifs, portés par le prêt à taux zéro et la crise du logement locatif. En revanche, les secondo-accédants hésitent, freinés par des crédits plus chers et des prix encore en baisse à Paris (-11 % par rapport à 2020). L’investissement locatif souffre aussi, dans l’attente d’une réforme fiscale incertaine.

Si la crise politique s’aggrave, la reprise pourrait s’essouffler, menaçant l’accès à la propriété, notamment pour les classes moyennes, déjà fragilisées par la hausse des prix et la pénurie de logements.