À la rentrée 2025, 520 600 élèves handicapés rejoignent les écoles françaises, un chiffre record, trois fois supérieur à celui de 2005. Pourtant, vingt ans après la loi sur l’égalité des droits et des chances, l’école dite « inclusive » peine à tenir ses promesses. La pénurie d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) et le manque de formation des enseignants laissent de nombreux enfants sans solution adaptée, forçant des familles à se tourner vers la justice.
Plus d’un enfant sur deux n’a pas d’accompagnant
Sur les 355 260 élèves notifiés pour un accompagnement, seuls 140 000 AESH, souvent mutualisés, sont disponibles, couvrant 89 000 équivalents temps plein.
La loi de 2005 a élargi la reconnaissance des handicaps, notamment cognitifs et psychiques, permettant à plus d’élèves d’accéder à des droits. Cependant, l’inclusion repose trop sur les AESH, souvent précaires et peu formés. « L’Éducation nationale sous-traite l’inclusion », déplore le Collectif Handicaps, dénonçant un manque d’accessibilité pédagogique et physique.
Seuls 20 % des enseignants ont reçu une formation à l’école inclusive, les autres se retrouvant trop souvent « démunis », selon le SnuIPP-FSU, alors que la profession est déjà sinistrée.
Les familles, contraintes à un « parcours du combattant », doivent souvent se battre pour faire valoir leurs droits. Des associations comme Tous pour l’inclusion ou Droits pluriels les accompagnent dans des recours judiciaires, parfois efficaces dès la mise en demeure.
À la Réunion, le collectif Les enfants invisibles 974 envisage des actions collectives face aux absences d’AESH. Par ailleurs, 67 000 élèves en établissements médico-sociaux reçoivent souvent moins de 12 heures de cours hebdomadaires, et 8 % n’ont aucune scolarisation.