À l’approche du vote de confiance du 8 septembre, le Parti socialiste (PS), mené par son premier secrétaire Olivier Faure, a réaffirmé son opposition irrévocable au gouvernement de François Bayrou. Invité sur BFM-TV le 31 août, Faure a déclaré que le PS se rendrait jeudi à Matignon à l’invitation du Premier ministre, mais uniquement par « politesse républicaine ».
« Le seul mot que j’attends de lui maintenant, c’est au revoir », a-t-il asséné, accusant Bayrou de ne pas être un « interlocuteur fiable » et de multiplier les prises de parole dans une « tournée d’adieu ».
Le PS veut tourner la page Bayrou sans s’allier à LFI
Lors des universités d’été du PS à Blois, le 29 août, Olivier Faure avait appelé Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre issu de la gauche en cas de chute du gouvernement. « Nous sommes volontaires pour être les suivants ! », a-t-il lancé, promettant une gouvernance différente, sans recours à l’article 49.3, pour privilégier des compromis « texte par texte ».
Le PS se démarque ainsi de ses alliés de la France insoumise (LFI) et des Écologistes, qui ont décliné l’invitation de Bayrou, estimant qu’il n’y a « plus rien à attendre ». Olivier Faure a aussi écarté l’idée d’intégrer des ministres LFI à un éventuel gouvernement socialiste, suivant ainsi la ligne du fondateur de Place Publique, Raphaël Glucksmann. La réponse des Insoumis ne s’est pas fait attendre, et le député Aurélien Taché, passé par le PS et LREM, a tout bonnement qualifié le Premier secrétaire du PS de « collabo ».
Face au plan de Bayrou, qui vise 44 milliards d’euros d’économies pour réduire le déficit à 3 % du PIB d’ici à 2029, le PS propose une alternative axée sur la justice fiscale, ciblant les plus riches et les grandes entreprises. Faure a dénoncé la « fable thatchérienne » de « Bayrou ou le chaos », affirmant qu’il est possible de désendetter le pays sans pénaliser les classes populaires et moyennes.
« La dette, c’est vous ! Les irresponsables, c’est vous ! », a-t-il lancé au camp présidentiel. Le PS se projette déjà dans l’après-Bayrou, mais la fragmentation de l’Assemblée nationale complique la donne. Faure a défié LFI, notamment Jean-Luc Mélenchon, de justifier un éventuel vote contre un gouvernement de gauche proposant des mesures comme la taxe Zucman sur les hauts patrimoines.
Le RN étant donné favori en cas de dissolution, le PS n’exclut cependant pas des accords électoraux avec LFI pour contrer le Rassemblement national.
Alors que Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, presse pour un budget dans les délais constitutionnels, le PS mise sur une gauche unie, hors LFI, pour incarner une alternative crédible. Reste à savoir si Emmanuel Macron, sous pression, cédera à cette demande ou optera pour une autre solution.