Régionalistes, autonomistes, nationalistes ou encore indépendantistes, les adjectifs utilisés dans les différents médias pour désigner les membres de la formation menée le par militant de Corsica libera n'ont pas manqué. Il semblerait qu'au regard des dernières déclarations de Jean-Guy Talamoni, le terme indépendantiste corse ne soit pas galvaudé. Bien au contraire, ce dernier a annoncé la couleur lors de son premier discours à l'Assemblée de Corse en s'exprimant en langue corse et non en français pourtant unique langue reconnue par la Constitution. «La Corse n'est pas un morceau d'un autre pays mais une nation, avec sa langue, sa culture, sa tradition politique, sa manière d'être au monde» avait-il notamment déclaré lors de son investiture.
Alors que l’exécutif préfère jouer la carte de l'apaisement, plusieurs ténors de la classe politique de gauche comme de droite ont dénoncé cet acte qui pour eux sonne comme une provocation. «Article 2 de la Constitution française : La langue de la République est le français» a twitté Alain Juppé. Jean-Luc Mélenchon s'est dit de son côté «offensé» par ce geste lors de son intervention sur les ondes de BFM RMC. Face aux réactions suscitées par ses propos, Jean-Guy Talamoni n'a pas hésité à enfoncer une nouvelle fois le clou lors d'une interview accordée à Europe 1. «Les Corses ont voté pour que les nationalistes, et les deux courants du nationalisme - les autonomistes et les indépendantistes dirigent les affaires de la Corse dans les années à venir. La question de l’indépendance viendra en son temps. Elle se posera dans les années qui viennent et ne pourra se trancher que par un vote démocratique des Corses» a-t-il affirmé sans détour. Une ligne politique qui semble augurer de relations à nouveau conflictuelles entre la Corse et la métropole.
Alors qu'en Espagne, la Cour constitutionnelle a suspendu une résolution du parlement de la Catalogne la menant sur la voie de l'indépendance, la France n'est semble-t-elle pas à l'abri d'un tel événement politique.