La rentrée 2025 s’annonce explosive pour le gouvernement de François Bayrou, confronté à une vague de mobilisations sociales. Les annonces de juillet, prévoyant 44 milliards d’euros d’économies pour le budget 2026, ont provoqué un tollé. Suppression de deux jours fériés, non-renouvellement de 3 000 postes de fonctionnaires et plafonnement des prestations sociales ont cristallisé les mécontentements.
Plusieurs secteurs appellent à la mobilisation
Plusieurs secteurs professionnels, soutenus par les syndicats, appellent à la grève, tandis qu’un mouvement citoyen, né sur les réseaux sociaux, promet de « bloquer » la France le 10 septembre.
Le 10 septembre, un mouvement sans leader clair, rappelant les « Gilets jaunes », envisage des actions variées : grève générale, boycott des paiements par carte bancaire ou encore retraits massifs d’argent.
Selon un sondage Toluna-Harris Interactive pour RTL, 70 % des Français soutiennent des manifestations contre le budget, et 58 % approuvent un blocage du pays. La gauche, notamment LFI, les Écologistes, les communistes et le PS, soutient cette initiative, bien que le PS, par la voix d’Olivier Faure, souhaite éviter une « récupération par l’extrême droite ».
Dans le ferroviaire, Sud-Rail appelle à une grève massive le 10 septembre, dénonçant une « régression sociale ».
La CGT-Cheminots et l’UNSA-Ferroviaire réservent leur décision pour début septembre. Les taxis, via la FNDT, prévoient de paralyser gares, aéroports et sites de distribution de carburant dès le 5 septembre, en réponse aux nouvelles règles du transport sanitaire. Les pharmacies, touchées par la baisse des remises sur les génériques, planifient une fermeture des officines le 18 septembre, suivie de grèves tous les samedis à partir du 27.
À l’AP-HP, les syndicats CGT, FO, CFTC et UNSA organisent des assemblées générales dès le 25 août pour préparer une grève unitaire contre les coupes dans la santé.
Une intersyndicale des prestataires de service appelle aussi à la mobilisation avec encore la CGT, FO et Sud.
Le secteur de l’énergie, via la CGT, se mobilisera dès le 2 septembre contre la hausse de la TVA sur l’électricité. Face à cette grogne, le gouvernement reste prudent. François Bayrou tente de dialoguer via des vidéos « FB direct » et la plateforme « Agora », mais l’exécutif craint des débordements, surveillés par Matignon et le ministère de l’Intérieur.
Sophie Binet (CGT) reste méfiante face à ce qu’elle nomme « une possible instrumentalisation par l’extrême droite », tandis que le RN se distancie, refusant d’organiser les manifestations. Cette rentrée sociale s’annonce comme un test majeur pour la stabilité du gouvernement.