Le 19 août, le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, a annoncé avoir porté plainte contre Aurélien Taché, député LFI de la 10e circonscription (Cergy), pour une publication sur X jugée « diffamatoire et injurieuse » envers les policiers du département.
Le haut-fonctionnaire a reçu le soutien du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR), ce qui a contribué à alimenter la polémique.
La mort d’un homme de 33 ans à l’origine de la polémique
Dans ce post, publié le 18 août, l’élu écrivait : « La police tue partout. Dans le Val-d’Oise où je suis élu, comme dans les Deux-Sèvres où j’ai grandi. Pensées à Gabriel et sa famille et bravo à ceux qui se battent pour sa mémoire. »
Ces mots font référence à la mort de Gabriel B., 33 ans, abattu par un gendarme à Augé (Deux-Sèvres) dans la nuit du 20 au 21 mai 2025, lors d’une intervention pour tapage nocturne. Selon le parquet de Niort, le gendarme, confronté à un individu menaçant tenant un objet non identifié, s’est senti acculé et a tiré après plusieurs injonctions. La victime, touchée au flanc, est décédée sur place.
Deux enquêtes ont été ouvertes, tandis que la mère de Gabriel, contestant la version officielle, a porté plainte, dénonçant un comportement inhabituel de son fils, décrit comme non violent. Le préfet Court a dénoncé une publication « déshonorante pour un élu valdoisien ».
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a appuyé cette démarche, déclarant sur X : « Ne rien laisser passer. » Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a également apporté son soutien au préfet du Val-d’Oise, affirmant : « La police ne tue pas. »
Les députés LFI ont largement apporté leur soutien à leur collègue, à l’image de Thomas Portes, qui a accusé le préfet d’agir comme un « porte-flingue ».
Nadège Abomangoli a de son côté fustigé le message du ministre de l’Intérieur : « Le chef de la police politique est satisfait des basses œuvres de ses subordonnés ! »
À quelques jours de la rentrée de septembre, pour laquelle LFI appelle à la mobilisation, cette nouvelle passe-d’armes entre les députés mélenchonistes et la police pourrait laisser entrevoir un mois de septembre agité.