Raphaël Graven, plus connu sous son pseudonyme Jean Pormanove, est mort en direct durant son live sur la plateforme de streaming Kick. Avant que la diffusion ne se coupe, les dernières images visibles par les internautes faisaient froid dans le dos. On pouvait y voir le quadragénaire allongé sur un matelas, le visage partiellement recouvert, sans réagir aux invectives de l’un de ses partenaires de stream, Owen Cenazandotti, alias Naruto.
Son décès a été confirmé par le parquet de Nice, le 18 août 2025 en fin d’après-midi. Une enquête a été immédiatement ouverte pour déterminer les causes de la mort, et une autopsie doit être rapidement effectuée. Pour l’instant, aucune piste n’a été privilégiée.
En janvier 2025, une procédure judiciaire préliminaire avait été lancée par le parquet de Nice contre deux co-streamers proches de la victime — Naruto et Safine — placés en garde à vue pour « violences volontaires en réunion sur personne vulnérable » et « diffusion d’images relatives à des atteintes volontaires à l’intégrité d’une personne ».
Tête de Turc du net
Dans plusieurs vidéos disponibles sur les réseaux sociaux de Jean Pormanove, on le voit subir de multiples humiliations (jets d’eau ou de peinture au visage, privations de sommeil, violences physiques). Sous forme de « défis », il devait aussi régulièrement ingérer des produits et substances toxiques afin d’observer ses réactions.
Le streamer de 46 ans faisait également face à un harcèlement quotidien en ligne. Toutefois, après l’annonce de son décès, une myriade de messages bienveillants a afflué sur les réseaux sociaux.
Un drame qui interroge
Le cas de Jean Pormanove n’est pas isolé. Plusieurs autres créateurs de contenus sont morts en direct, comme la Japonaise Airi Sato, assassinée en plein live, ou encore Ronnie McNutt, suicidé en août 2020 sur Facebook Live. Cette affaire avait alors suscité une vive émotion et relancé le débat sur la responsabilité des plateformes. Mais cela n’a apparemment eu aucun impact réel, comme le montre le drame de Jean Pormanove, qui remet une nouvelle fois en cause l’absence de régulation face à des dérives toujours plus extrêmes dans la quête de « buzz ».