Le 8 août 2025, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « menaces de mort » et « apologie du terrorisme » visant le rabbin israélien Shmuel Eliyahu, après la diffusion d’une vidéo où il s’en prend violemment au président Emmanuel Macron.
Ces propos surviennent dans un climat de tensions diplomatiques entre la France et Israël, exacerbées par la condamnation par Paris du plan israélien de contrôle militaire total de Gaza, qualifié d’« illégal » par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Dans cette vidéo, sous-titrée en hébreu et anglais, le rabbin de Safed et membre du Conseil rabbinique suprême accuse Macron d’être un « ennemi du peuple juif » et déclare : « Celui qui agit contre nous verra son jour arriver, jugé par Dieu. » Ces mots, perçus comme une menace implicite, ont provoqué une onde de choc en France.
Une relation de plus en plus tendue avec Israël
L’enquête a été déclenchée après un signalement de la plateforme Pharos, qui traque les contenus illicites en ligne. Les autorités examinent également si les propos d’Eliyahu, connu pour ses positions extrémistes, relèvent de l’incitation à la haine raciale. Ce dernier a un historique discutable : en 2010, il avait soutenu une pétition interdisant la location de logements aux Arabes israéliens et en 2023, il avait justifié des violences contre des chrétiens à Jérusalem.
Ses déclarations anti-Macron s’inscrivent dans une série de prises de position radicales, souvent désapprouvées même en Israël. La France, qui copréside une conférence pour la solution à deux États, a récemment multiplié les critiques contre les actions israéliennes, notamment les frappes au Liban et les violences des colons en Cisjordanie.
En octobre 2024, Macron avait rappelé que l’État d’Israël découlait d’une résolution de l’ONU, provoquant une réplique cinglante de Benyamin Netanyahou. La vidéo d’Eliyahu, relayée massivement sur les réseaux sociaux, a été condamnée par le Crif, qui juge ces propos « inacceptables » tout en appelant à ne pas stigmatiser la communauté juive.
Cette affaire pourrait compliquer davantage les relations franco-israéliennes, déjà fragilisées, alors que la France insiste sur un cessez-le-feu à Gaza et une aide humanitaire accrue.