France

Mobilisation massive contre l’enlaidissement de l’Assemblée nationale

Un projet de pavillon en verre près de l’Assemblée nationale suscite l’indignation. Avec près de 50 000 signatures, la pétition de Sites & Monuments dénonce une atteinte au patrimoine parisien et une dépense exorbitante.

Une vague de contestation s’élève à Paris contre un projet de construction jugé « inadmissible » par les défenseurs du patrimoine. Dévoilé discrètement le 22 juin 2025, ce projet porté par l’Assemblée nationale prévoit la démolition du pavillon d’accueil des visiteurs, un bâtiment modeste et harmonieux, pour le remplacer par un édifice en verre de 4 000 m² jouxtant la célèbre colonnade du Palais-Bourbon.

Le risque de défigurer un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO

Ce nouvel accueil, prévu pour 2028, inclurait une boutique, une cafétéria et un espace pédagogique, mais ses quatre tubes de verre, censés évoquer l’Hémicycle, sont accusés de défigurer un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’association Sites & Monuments, fer de lance de la mobilisation, a lancé une pétition intitulée « Non à l’enlaidissement de Paris par l’Assemblée nationale », qui frôle les 50 000 signatures.

Elle dénonce un projet qui porterait atteinte à la « pureté, minéralité, symétrie et équilibre » de l’ensemble architectural reliant l’Assemblée nationale à l’église de la Madeleine via la place de la Concorde. Cette perspective, emblématique depuis l’Empire, serait irrémédiablement altérée par un bâtiment jugé « disgracieux » et en décalage avec l’histoire nationale. Le coût estimé, oscillant entre 40 et 50 millions d’euros, scandalise également.

À l’heure où l’État prône l’austérité, cette « dépense somptuaire » est perçue comme un affront aux citoyens. La pétition, soutenue par des voix comme Paris Héritage, exige le retrait du permis de construire déposé le 16 juin 2025. L’opacité entourant le projet, validé en secret par la présidente Yaël Braun-Pivet et les questeurs, alimente la colère. « L’Assemblée doit être exemplaire et rendre des comptes », martèle Sites & Monuments. L’institution défend un projet visant à « ouvrir les portes de la démocratie » et à valoriser la colonnade, mais les opposants y voient une menace pour le patrimoine parisien.

Des internautes fustigent un « abus » et un « mépris » du legs historique. Alors que la mobilisation s’intensifie, la pression monte sur l’Assemblée pour revoir ce projet controversé, qui risque de transformer un symbole national en sujet de discorde.