Le 1er août 2025, Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a annoncé que Nour Atallah, une étudiante gazaouie de 25 ans, accusée d’avoir tenu des propos antisémites sur les réseaux sociaux, « doit quitter le territoire national » et « n’a pas sa place en France ».
Arrivée le 11 juillet via un programme de bourses pour étudiants gazaouis, elle devait intégrer Sciences Po Lille à la rentrée. Des captures d’écran, révélées après un reportage du 28 juillet, montrent un compte attribué à Nour Atallah, fermé depuis, ayant repartagé des messages appelant à « tuer des Juifs », glorifiant Hitler et incitant à l’exécution d’otages israéliens.
Le gouvernement Bayrou monte au créneau
Sciences Po Lille a annulé son inscription le 30 juillet, jugeant ces propos « en contradiction frontale » avec ses valeurs contre le racisme et l’antisémitisme. Une enquête pour « apologie du terrorisme et apologie de crime contre l’humanité » a été ouverte par le parquet de Lille, tandis que Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a dénoncé des « propagandistes du Hamas » et demandé la fermeture du compte.
Cette affaire a conduit à la suspension des évacuations de Gazaouis vers la France, 292 personnes ayant été accueillies depuis mars 2024. Barrot a reconnu des « failles » dans les contrôles de sécurité menés avec les autorités israéliennes et a ordonné une enquête interne pour éviter tout précédent. Tous les profils de Gazaouis accueillis seront réexaminés.
François Bayrou, Premier ministre, a insisté sur une « vigilance de tous les instants », promettant des sanctions en cas de manquements. La destination de l’expulsion reste floue, alors que Gaza subit une « famine généralisée » après 22 mois de guerre.
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a salué la désinscription, mais des voix comme Arthur Delaporte (PS) dénoncent une « décision absurde » pénalisant les réfugiés. Cette polémique illustre les tensions autour de l’antisémitisme et de la politique d’asile en France.