Le secteur des auto-écoles est en ébullition. L’annonce, mercredi 30 juillet, par le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, François-Noël Buffet, de l’ouverture de 80 000 places supplémentaires pour l’examen pratique du permis de conduire d’ici fin 2025, est loin de satisfaire les professionnels du secteur qui en attendent bien plus.
Des mesures insuffisantes
Ces mesures, censées réduire les délais d’attente – souvent de 80 jours entre l’obtention du code et l’épreuve pratique – sont jugées « largement insuffisantes » par les professionnels. « On se moque des jeunes ! Alors qu’ils veulent s’inscrire pour trouver du travail », s’indigne Patrice Bessone, représentant des auto-écoles à la fédération Mobilians sur France Info. Le gouvernement mise sur des primes pour inciter les inspecteurs, y compris les retraités, à assurer plus d’examens, ainsi que sur le recrutement de 108 inspecteurs annoncé dès 2022, dont une partie intégrera les rangs en 2025.
François-Noël Buffet reconnait ainsi un « élément d’insatisfaction » rappelant que 42 % des candidats ne réussissent pas leur examen de conduite.
Dix postes supplémentaires sont également prévus via le projet de loi de finances 2026. Mais pour les auto-écoles, ces efforts ne suffisent pas. « Ce dispositif est déjà en place et difficilement extensible », déplore Bessone, estimant qu’il faudrait au moins 200 inspecteurs supplémentaires pour fluidifier le système.
Avec un taux de réussite de seulement 59 % au premier passage, l’engorgement s’aggrave, décourageant les candidats. Le ministre Buffet propose de mieux préparer les élèves pour augmenter ce taux, tout en insistant sur le maintien du coût du permis. Une mission parlementaire sera lancée à moyen terme pour explorer cette piste. Face à cette situation, la colère monte. Les auto-écoles prévoient une mobilisation à Paris en septembre pour exprimer leur frustration et celle de leurs élèves dans un contexte social tendu avec une mobilisation déjà prévue le 10 septembre partout en France.
Les professionnels du secteur alertent également sur la sécurité routière, soulignant une hausse des accidents mortels chez les jeunes en 2024. Pour la profession, l’urgence est à un « choc d’offre » pour garantir un accès équitable et rapide au permis, essentiel pour l’insertion professionnelle des jeunes.