Un spectacle de l’humoriste Dieudonné M’bala M’bala a été interrompu le 25 juillet à Lestrem, dans le Pas-de-Calais (nord de la France), par des gendarmes agissant sur un arrêté préfectoral interdisant la représentation. Initialement prévu à Dunkerque, le spectacle avait été interdit par un premier arrêté en raison des nombreuses condamnations de Dieudonné pour propos antisémites, incitation à la haine raciale et atteinte à la dignité humaine.
Reprogrammé à la dernière minute dans une salle privée à Lestrem, l’événement a été stoppé dès 19h après que les autorités ont été informées. Selon la préfecture, les spectacles de l’humoriste risquent de troubler l’ordre public en raison de leur contenu souvent provocateur, incluant des discours jugés complotistes et négationnistes.
La liberté d'expression en danger ?
Les gendarmes ont notifié l’arrêté à Dieudonné sur scène, lui ordonnant de cesser immédiatement sous peine d’intervention, bien qu’aucune interpellation n’ait eu lieu. L’équipe de production de Dieudonné a dénoncé une « intervention brutale » et un « abus de pouvoir », arguant que le spectacle se déroulait dans un lieu privé et que l’arrêté portait atteinte à la liberté d’expression.
Une plainte pour « abus d’autorité » et « entrave à la liberté d’expression » est envisagée par son entourage, qui a qualifié l’incident d’inédit dans l’histoire du spectacle vivant. Sur les réseaux sociaux, des messages de soutien à l’humoriste ont dénoncé une censure excessive.
Ce nouvel épisode s’inscrit dans une longue série de controverses autour de Dieudonné, dont les spectacles sont régulièrement ciblés par les autorités. Cette interruption rappelle les mesures prises en 2014 par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, qui avait fait interdire plusieurs représentations de Dieudonné via des arrêtés préfectoraux pour risques de troubles à l’ordre public.
Ces décisions, validées par le Conseil d’État, avaient suscité un vif débat sur la liberté d’expression, certains dénonçant une censure, d’autres soutenant la lutte contre les discours de haine. En 2025, cet incident ravive les tensions autour de l’humoriste et de la question de la liberté artistique face aux impératifs de l’ordre public.