Le 24 juillet, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, a présenté un plan ambitieux pour lutter contre l’usage croissant des mortiers d’artifice, qualifiés d’« arme de prédilection des barbares ».
Ces engins pyrotechniques, dont l’utilisation a bondi de 150 % entre 2022 et 2024, sont devenus un symbole des violences urbaines, notamment à Béziers, Limoges ou Charleville-Mézières. L’usage des mortiers d’artifices avait également largement défrayé la chronique lors des incidents qui ont entouré le 14 juillet.
Un plan contre la « guérilla urbaine »
Lors d’une visite au commissariat du XXe arrondissement de Paris, où il a décoré un policier blessé par un tir de mortier, Retailleau a dénoncé une « guérilla urbaine » menée par une « France des salauds » contre les forces de l’ordre, les gendarmes et les pompiers.
Le plan proposé par le ministre repose sur trois axes majeurs. D’abord, un renforcement des contrôles pour intercepter ces engins, souvent importés de Chine via la Pologne ou la République tchèque. Les récentes opérations, comme celles menées à Paris entre le 7 et le 13 juillet, ont permis la saisie de 11 068 mortiers et l’interpellation de 170 personnes. Ensuite, un projet de loi, prévu pour la rentrée, alourdira les sanctions : la vente à des non-professionnels sera passible d'un an de prison, de trois ans si elle concerne un mineur ou se fait en ligne. L’achat, la détention ou l’utilisation de ces engins pourront être punis de trois à cinq ans d’emprisonnement en cas de dégradations volontaires. Enfin, Bruno Retailleau mise sur une coopération européenne pour harmoniser la classification et la traçabilité des mortiers, tout en renforçant le blocage des sites de vente illégale via la plateforme Pharos.
En conflit latent avec le président de la République, le ministre insiste sur la nécessité de traiter le problème à la racine, liant ces violences au narcotrafic et à une « jeunesse désinhibée et décivilisée ». Depuis janvier, 20 000 interpellations ont été effectuées dans ce cadre.