« C’est clairement une réforme qui va poser un quantum d’économies qui n’a jamais été fait sur l’assurance chômage, avec toujours cette vision que les chômeurs sont des privilégiés et que c’est en diminuant les droits qu’ils retourneraient plus facilement vers l’emploi. »
Au sortir d’un entretien avec la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, ce 21 juillet, la secrétaire générale de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) a réitéré son opposition à la feuille budgétaire du gouvernement Bayrou et a vivement dénoncé la nouvelle réforme du chômage qu’il envisage.
Cette dernière « rapporterait de 2 à 2,5 milliards d’euros en entrée dans la réforme », a évoqué la syndicaliste, interrogée par la presse sur le volume d’économies que le gouvernement Bayrou prévoit de faire. « On serait entre 3 et 4 milliards en année pleine, lorsque les dispositifs seraient entrés en vigueur », a poursuivi Marylise Léon auprès des journalistes.
Un exécutif tricolore « complètement déconnecté » du monde du travail
Concernant les orientations du budget 2026, présentées le 15 juillet par François Bayrou – et dans le cadre duquel il entend faire 44 milliards d’économies –, la syndicaliste a fustigé « des dispositions qui donnent à voir un gouvernement complètement déconnecté de ce qui se passe dans le monde du travail ».
Parmi les pistes évoquées par François Bayrou figure notamment la suppression de deux jours fériés : le lundi de Pâques et le 8 mai. Dans la foulée, Astrid Panosyan-Bouvet avait avancé la possibilité pour les salariés de « monétiser » leur cinquième semaine de congés.
« Toutes les possibilités d’action pour la CFDT restent ouvertes, on décidera à la fin de l’été », a-t-elle répondu, alors qu’elle était interrogée sur ce qui pourrait advenir au cas où ces dispositions budgétaires étaient adoptées.
« Il y a déjà eu beaucoup d’économies, les efforts ont déjà été faits par les demandeurs d’emploi », assurait Marylise Léon dans une interview diffusée la veille par la télévision publique, alertant sur une nouvelle réforme qui, selon elle, « ne ferait que précariser encore plus ».
Quelques jours plus tôt, sur le plateau de France Inter, la cheffe de la CFDT avait une nouvelle fois appelé à « tout remettre à plat » en matière de fiscalité, alertant sur le recul du consentement à l’impôt.
Concrètement, Marylise Léon prône « davantage » de progressivité des droits de succession, n’exclut pas un alourdissement de la charge fiscale sur les pensions de retraite « les plus élevées » et plaide en faveur d’une taxe dite Zucman, visant à instaurer une taxation minimale sur les grandes fortunes.