France

Procès requis contre l'écologiste Jean-Vincent Placé pour agressions sexuelles présumées

Le parquet de Paris a requis un procès contre Jean-Vincent Placé, accusé d’agressions sexuelles sur deux femmes, dont une ex-collaboratrice, en 2016 et 2017. Les faits, marqués par un contexte d’alcoolisation et d’abus d’autorité, s’inscrivent dans l'affaire MeToo visant un homme politique. L’avocat des plaignantes attend la décision du magistrat.

Jean-Vincent Placé, ancien secrétaire d’État écologiste, fait face à une procédure judiciaire d’envergure suite à des accusations d’agressions sexuelles portées par deux femmes, dont une ancienne collaboratrice.

Le parquet de Paris a requis le 17 juillet 2025 son renvoi devant le tribunal correctionnel pour des faits présumés survenus en 2016 et 2017. Cette affaire, l’une des premières du mouvement #MeToo visant un homme politique en France, met en lumière des comportements inappropriés dans un contexte de pouvoir et d’alcoolisation, selon les autorités judiciaires.

Le même mode opératoire

Les accusations portées contre Jean-Vincent Placé décrivent un mode opératoire similaire dans les deux cas. La première plaignante, une ancienne collaboratrice, a dénoncé des attouchements répétés sur les seins, les cuisses ou les fesses, commis lors d’événements festifs ou professionnels, parfois à l’étranger. Elle a décrit un climat oppressant, marqué par des gestes humiliants et intimidants, où elle se sentait réduite à un « trophée sexuel ».

Jean-Vincent Placé aurait abusé de son autorité, profitant de sa position pour imposer des comportements déplacés. La seconde plaignante, sans lien professionnel avec l’ancien secrétaire d’État, rapporte des attouchements survenus en 2017 à l’arrière d’une voiture en Corée du Sud, dans un contexte d’alcoolisation. Ces accusations ont conduit à sa mise en examen en 2022 pour agression sexuelle, suivie d’une nouvelle mise en examen en septembre 2024 pour des faits similaires impliquant la seconde femme.

L’enquête, ouverte après la plainte de l’ex-collaboratrice, a révélé des témoignages accablants. Les investigations ont mis en évidence un schéma récurrent, où Jean-Vincent Placé aurait profité de situations de vulnérabilité, souvent sous l’emprise de l’alcool, pour commettre ces actes. Le parquet a souligné un « mode opératoire » commun, caractérisé par des gestes non consentis dans des contextes de proximité physique, comme à l’arrière d’un véhicule.

Le cas de Jean-Vincent Placé soulève également des questions sur l’exercice du pouvoir et les abus qu’il peut engendrer. Les témoignages des victimes mettent en lumière des dynamiques de domination, où l’autorité et l’influence sont utilisées pour imposer des comportements inappropriés. Cette affaire, si elle aboutit à un procès, pourrait renforcer la prise de conscience des enjeux liés au consentement et à la responsabilité des élus. Pour l’heure, Jean-Vincent Placé bénéficie de la présomption d’innocence, mais l’issue de cette procédure sera scrutée de près, tant par les médias que par l’opinion publique.