Mardi 15 juillet, le Premier ministre François Bayrou a présenté ses orientations pour le budget 2026, visant 43,8 milliards d’euros d’économies pour redresser les finances publiques. Parmi les mesures phares, il propose une « année blanche » gelant les prestations sociales, retraites et impôts, sans ajustement à l’inflation, ainsi que la suppression de deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8 Mai.
D’autres annonces incluent la suppression de 3 000 postes publics, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, une franchise de 100 € sur les remboursements de médicaments, et une « contribution de solidarité » pour les plus fortunés.
Des oppositions très menaçantes
Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a qualifié le plan de « démolition du modèle français », critiquant son impact sur les classes populaires et moyennes tout en épargnant les ultrariches. « Sur les bases actuelles, la seule perspective possible est la censure », a-t-il averti sur BFMTV alors que le PS a déjà déposé en juin une telle motion sur les retraites, qui a échoué.
Mathilde Panot (LFI) a dénoncé une « guerre sociale », tandis qu’Éric Coquerel (LFI) parle d’un « musée d’horreurs néolibérales », promettant une motion de censure si le projet reste en l’état.
Le RN, par la voix de Jordan Bardella, juge la suppression du 8 Mai, jour de la défaite de l’Allemagne, comme une « provocation », et Marine Le Pen menace également de censurer le gouvernement, déplorant l’absence de mesure sur l’immigration ainsi que le maintien de « sept milliards de hausse de notre contribution à l’Union européenne ».
Les syndicats, comme la CGT, appellent à des mobilisations à la rentrée. Sophie Binet a qualifié la suppression du 8 Mai de « très grave ». Des associations de lutte contre la précarité, telles que la Fondation pour le logement des défavorisés, s’inquiètent de l’« année blanche », qui aggravera la situation des plus fragiles dans un contexte de pauvreté record.
Dans la majorité, les réactions sont plus nuancées. Marc Fesneau (MoDem) salue un « moment de courage », tandis qu’Éric Lombard, ministre, évoque des « marges de négociation ». Les Républicains, hostiles à une hausse d’impôts, bien que réservés sur certains points comme la contribution des plus fortunés, n’ont pas encore tranché. Les entreprises, via la CPME et l’Afep, saluent les efforts mais restent vigilantes. Sans majorité claire à l’Assemblée, Bayrou joue un pari risqué, avec un automne qui s’annonce tendu.