Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a adressé une circulaire aux préfets le 7 juillet 2025. Il chercher à lutter contre les occupations illicites de terrains par des membres de la communauté des gens du voyage, particulièrement en période estivale.
Cette initiative, annoncée lors d’une conférence de presse par François-Noël Buffet, ministre délégué, s’inscrit dans les recommandations d’un groupe de travail parlementaire mis en place depuis mars. Le document appelle à « réaffirmer l’autorité de l’État » et à anticiper les déplacements de ces populations, avec une consigne claire de « faire preuve de fermeté » face aux installations illégales.
Retailleau durcit le ton en période estivale
Depuis 2000, chaque département doit élaborer un schéma d’accueil, mais des lacunes persistent, poussant Bruno Retailleau à agir. La circulaire détaille plusieurs mesures concrètes. Elle demande aux préfets de nommer un médiateur départemental pour prévenir et gérer les conflits, tout en identifiant des terrains d’appoint pour pallier la saturation des aires d’accueil existantes.
En cas d’occupation illicite, les préfets sont invités à recourir systématiquement aux procédures d’évacuation forcée, à condition que les schémas départementaux soient respectés. Cette approche vise à répondre à l’exaspération des élus locaux, souvent confrontés à des situations où des terrains publics ou privés sont occupés sans autorisation, parfois avec des dégradations importantes.
Bruno Retailleau, qui donne priorité à la sécurité depuis son entrée en fonction, cherche ainsi à renforcer l’ordre public. Cette décision s’appuie sur un travail parlementaire qui a formulé 22 propositions, dont certaines alimenteront une future proposition de loi. Le préfet Philip Alloncle, président du groupe de travail, a souligné l’objectif double de lutter contre les installations illégales tout en optimisant l’offre d’accueil.
Cependant, la mesure soulève des débats. Si elle répond à une demande de fermeté face à des occupations signalées comme fréquentes, elle pourrait aussi compliquer la situation des gens du voyage, dont les aires d’accueil sont souvent insuffisantes. Des associations pourraient critiquer l'insistance sur la répression plutôt que sur des solutions durables. Le timing de cette circulaire, en plein été, reflète une volonté de prévenir les tensions saisonnières, souvent amplifiées par les déplacements estivaux.