France

Une école de commerce parisienne a enregistré près de 1 000 clandestins chinois

Selon le Figaro, une perquisition menée le 7 décembre par des policiers de l'Office central pour la répression de l'immigration et de l'emploi des sans papier sans titre (Ocriest) a dévoilé les pratiques peu orthodoxe d'une école de commerce.

La perquisition déclenchée à 6 heures du matin a permis la saisie d'un important lot de documents et de chèques sans ordre dont la valeur est estimée à 180 000 euros, en plus des 80 000 euros en espèces retrouvés sur place. Si ces montants demeurent colossaux, il semblerait que cela ne représente qu'une très mince partie des gigantesques bénéfices générés par un système bien rodé.

Et pour cause, toute une équipe basée en France et en Chine était mobilisée pour permettre la constitution de fausses inscriptions et permettre ainsi la venue, de jeunes chinois, essentiellement des garçons, désirant s'installer en France. Selon les premières révélations, 500 à 1 000 personnes auraient bénéficié de ce procédé. «M. Feng» et «Mme Chang», aidés par la comptable de l'école, étaient chargés du recrutement des candidats dénichés par des «rabatteurs» basés dans la région parisienne et en Chine.

Ce système mafieux avait à sa tête le directeur de l'établissement, Bruno C. âgé de 56 ans qui pouvait compter sur le directeur pédagogique et un certain «M. Baffes», missionnés pour faire en sorte d'effacer tout soupçon de fraude.

Bulletins de note, certificats de scolarité et diplômes officiels étaient délivrés par la suite aux pseudos étudiants fraîchement arrivés pour leur permettre de bénéficier de titres de séjour après le paiement des soi-disant frais d'inscription qui variaient entre 2800 et 4200 euros.

Après avoir mené des investigations plus poussées, les policiers ont découvert que l'école utilisait des chèques émis sans ordre par les étudiants fantômes pour blanchir l'argent en espèces provenant notamment de réseaux mafieux de l'est parisien.

Entre février 2014 et août 2015, les policiers ont mise à jours des mouvements financiers estimés à 6 millions d'euros. Une partie de ces recettes était réinvestie et donc blanchie dans un restaurant ardéchois appartenant à l'ex-femme du directeur de l'école, qui risque par ailleurs, une peine de 7 ans de prison.

Face à l'ampleur d'un phénomène longtemps sous-estimé, semble-t-il, le Rectorat de Paris a décidé de dédier un numéro d'appel pour les étrangers. Quant aux écoles non-agrées par l'Etat, elles feront l'objet de davantage de contrôles.