France

François-Xavier Bellamy dénonce la «toxicité» des relations franco-algériennes

François-Xavier Bellamy critique les tensions dans les relations franco-algériennes, déplorant les provocations algériennes et plaidant pour une diplomatie plus ferme. L’Algérie défend sa souveraineté et appelle à un dialogue respectueux, soulignant les complexités historiques et migratoires. Une révision des accords bilatéraux est envisagée.

François-Xavier Bellamy, eurodéputé et vice-président des Républicains, a décrit les relations entre la France et l’Algérie comme « tendues » lors d’une intervention télévisée.

Il a pointé du doigt ce qu’il perçoit comme des provocations répétées de la part des autorités algériennes, notamment lors des célébrations de l’indépendance, où des discours critiques envers la France, y compris à l’encontre du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau pour sa politique migratoire, ont été tenus.

Bellamy regrette l’absence de gestes d’apaisement, comme la libération de figures telles que l’écrivain Boualem Sansal ou le citoyen Christophe Gleizes, malgré la récente amnistie de 6 500 détenus en Algérie.

Des mésententes profondes

Du point de vue algérien, ces critiques s’inscrivent dans un contexte de relations bilatérales marquées par une histoire complexe et des désaccords persistants. Les autorités algériennes, via des déclarations officielles et des médias d’État, soulignent leur volonté de défendre leur souveraineté et de répondre à ce qu’elles considèrent comme des ingérences françaises, notamment sur des questions comme la mémoire coloniale ou la gestion migratoire.

Elles estiment que la France adopte une posture parfois paternaliste en exigeant une coopération accrue sur les rapatriements de ressortissants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) sans tenir compte des défis internes de l’Algérie, comme la situation économique ou les pressions sociales. L'Algérie justifie souvent son refus de reprendre certains ressortissants par des contraintes administratives ou par la nécessité de protéger les droits des individus concernés.

Bellamy propose une révision des accords bilatéraux de 1968, qui régissent la circulation des Algériens en France, les jugeant inadaptés aux enjeux actuels, notamment sécuritaires. Il évoque l’attentat de Mulhouse pour illustrer les risques d’une coopération insuffisante. En Algérie, ces déclarations sont perçues comme une tentative de durcir le ton pour des raisons politiques internes en France, notamment dans un contexte de montée des discours sécuritaires.

Les médias algériens rappellent que la France bénéficie également de ces accords, notamment pour les échanges économiques et culturels, et appellent à une approche plus équilibrée. L’eurodéputé prône une diplomatie plus ferme pour rétablir un rapport de force, tout en invitant les Algériens à dépasser les tensions entretenues, selon lui, par leur gouvernement.

De son côté, l’Algérie insiste sur le respect mutuel et une reconnaissance des responsabilités historiques pour apaiser les relations. Les deux parties semblent toutefois d’accord sur la nécessité de redéfinir ces liens, bien que leurs priorités divergent.