François Bayrou reste à Matignon. Ce mardi 1er juillet, l'Assemblée nationale a repoussé la huitième motion de censure visant le Premier ministre, portée par les socialistes après l’échec du conclave sur les retraites.
Avec seulement 189 voix recueillies sur les 289 requises, le texte, soutenu par la gauche (PS, LFI, PCF, Écologistes), n’a pas convaincu les oppositions de droite.
Bayrou sauvé par sa droite
Le Rassemblement national (RN) et l’Union des droites pour la République (UDR) d’Éric Ciotti ont refusé de voter, estimant, comme l’a déclaré Marine Le Pen, que « censurer aujourd’hui n’apporte rien aux Français ».
Les socialistes, emmenés par Estelle Mercier, ont accusé François Bayrou de « trahir » ses engagements en ne déposant pas un texte de loi pour débattre de l’âge légal de départ à la retraite, fixé à 64 ans depuis 2023. « Vous avez saboté le conclave et fragilisé la démocratie sociale », a lancé Mercier, qualifiant le Premier ministre de « Ravaillac » des promesses non tenues. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a dénoncé une « trahison » et appelé à une confrontation frontale, rejoignant ainsi les autres forces de gauche, unies dans leur « irrépressible envie » de renverser le gouvernement. L’élu socialiste, dont la motion dépendait du bon vouloir du RN, a déploré le vote du parti de Marine Le Pen.
François Bayrou, ironique, a balayé ces critiques, moquant une gauche en quête d’un « certificat d’opposition ». Il a réaffirmé qu’un projet de loi intégrant les avancées du conclave verrait le jour, sans préciser s’il serait distinct du budget de la Sécurité sociale. Devant une Assemblée clairsemée, son discours a révélé un soutien fragile au sein du bloc central, critiqué par un cadre Renaissance : « Le manque de soutien dans son camp est éloquent ».
Si Bayrou François échappe à la censure, ce répit semble temporaire. Le RN, par la voix de Jordan Bardella, prédit une « vie courte » au gouvernement, tandis que la gauche promet de nouvelles offensives lors des débats budgétaires de l’automne. Avec un objectif de 40 milliards d’euros d’économies pour 2026, Bayrou devra naviguer dans une rentrée houleuse, sur un socle politique de plus en plus instable.