France

Canicule en France : l’Éducation nationale impuissante ferme des écoles surchauffées

Avec 84 départements en alerte orange, des températures frôlant les 41 °C et 200 écoles fermées, la canicule de juin 2025 met la France à rude épreuve. L’Éducation nationale, démunie face à des établissements inadaptés à ces conditions climatiques, tente de s’organiser dans l’urgence.

La France a un coup de chaud sous la vague de chaleur estivale. Le 30 juin, Météo France place 84 départements en vigilance orange canicule, un record historique dépassant celui de juillet 2019. Avec des maximales atteignant 41 °C dans le Sud et des minimales nocturnes entre 20 et 24 °C, cette canicule, qualifiée de « jamais-vu » par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, paralyse le pays. La ministre qui avait présenté un « plan d’adaptation » au mois de mars se trouve aujourd’hui bien démunie. Le pic, attendu mardi et mercredi, pourrait faire de ce lundi la journée de juin la plus chaude jamais enregistrée.

 

Panique à l'Éducation nationale

 

Face à cette fournaise, l’Éducation nationale se trouve désemparée. Sur 45 000 écoles publiques, 200 sont partiellement ou totalement fermées ce lundi, mardi ou mercredi. À Tours, par exemple, les 58 écoles municipales ferment leurs portes l’après-midi, sans service périscolaire, pour protéger élèves et personnels. Dans d’autres villes comme Melun, Thor ou Carpentras, des fermetures similaires sont décidées. La ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, appelle à la vigilance et insiste sur une approche « au cas par cas », privilégiant les établissements bien isolés pour accueillir les élèves.

Le bâti scolaire, pour une grande partie vétuste, est inadapté aux fortes chaleurs, comme le souligne une association de parents d’élèves affiliée à la gauche, la FCPE. Celle-ci demandait dès le 27 juin aux autorités « des consignes » aux autorités pour l’accueil des enfants en milieu scolaire.

Pour les lycéens passant le baccalauréat, des mesures d’urgence sont prises : salles à l’ombre, accès à l’eau potable, et « souplesse » pour les candidats fragiles. Mais ces ajustements semblent insuffisants face à l’ampleur de l’épisode caniculaire. Les parents, eux, sont partagés entre garder leurs enfants à domicile, comme autorisé, ou chercher des solutions d’accueil, souvent précaires. À Tours, sept collèges ouvriront pour les enfants de personnels prioritaires, mais l’organisation reste chaotique.

 

Cette crise révèle un problème structurel : les écoles françaises, mal équipées pour affronter le changement climatique, peinent à garantir la sécurité des élèves. Alors que les municipalités comme Marseille ou Toulouse ouvrent piscines et musées climatisés, l’Éducation nationale, elle, bricole dans l’urgence, incapable d’anticiper des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes. Un défi de taille pour l’avenir.