Le 24 juin 2025, l’échec du conclave sur les retraites, initié par le Premier ministre François Bayrou, a provoqué une vive réaction du Parti socialiste (PS). Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, chef du groupe socialiste, a annoncé le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement, accusant Bayrou de ne pas avoir respecté ses engagements.
Cette décision marque la fin d’une période de relative indulgence du PS envers le gouvernement, après un compromis scellé en janvier 2025 pour éviter une censure lors du vote des budgets de l’État et de la Sécurité sociale.
Mélenchon raille le RN
Le conclave, qui a réuni syndicats et patronat pendant quatre mois, s’est soldé par un échec le 23 juin, les partenaires sociaux n’ayant pas trouvé d’accord, notamment sur l’âge légal de départ à la retraite, fixé à 64 ans par la réforme de 2023. Bayrou avait promis, dans un courrier adressé aux parlementaires socialistes en janvier, une discussion « sans totem ni tabou », incluant l’âge de départ, à condition de préserver l’équilibre financier du système.
Il s’était également engagé à soumettre un projet de loi au Parlement en cas d’échec des négociations, donnant ainsi le dernier mot à l’Assemblée. Cependant, lors des échanges à l’hémicycle, Vallaud a reproché au Premier ministre son refus de confirmer cette promesse, déclarant : « Le respect de la parole donnée est la base même de notre régime démocratique. Vous avez pris des engagements pas tenus. »
Bayrou, sous pression, a tenté de relancer le dialogue en recevant les partenaires sociaux à Matignon le 24 juin, parlant de « chemin difficile » pour sortir de l’impasse. Il a réaffirmé son attachement à l’équilibre financier, jugeant « inacceptable de le détruire ». Cependant, les socialistes, soutenus par les autres groupes de gauche (LFI, communistes, écologistes), exigent un débat parlementaire sur l’âge de départ, une condition non négociable pour eux.
La CFDT, par la voix de Marylise Léon, a acté le désaccord, demandant à Bayrou de prendre ses responsabilités d’ici à la fin de la semaine. Cette motion de censure, bien que symbolique, met en lumière les tensions au sein du Nouveau Front populaire, où LFI et les communistes ont également annoncé des initiatives similaires.
Cependant, sans les voix du Rassemblement national (RN), qui n’a pas fait de l’échec du conclave un motif de censure, la motion a peu de chances d’aboutir, nécessitant 288 voix pour renverser le gouvernement. Jordan Bardella, président du RN, a déclaré « ne rien s’interdire », mais semble reporter sa décision à l’examen du budget 2026. Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a ironisé, défiant le RN de « sauver une fois de plus le système Macron ».