France

Frappes américaines en Iran : Mélenchon dénonce, la France s’aligne

Jean-Luc Mélenchon condamne les frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens comme un «crime de guerre». Face à un consensus pro-américain dominant en France, il plaide pour un non-alignement et une voix française indépendante pour la paix.

Dans la nuit du 21 au 22 juin, les États-Unis, sous l’impulsion de Donald Trump, ont bombardé trois sites nucléaires iraniens – Fordo, Natanz et Ispahan – en coordination avec Israël, qui avait initié des frappes contre l’Iran le 13 juin. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a immédiatement réagi sur X, qualifiant ces attaques de « crime de guerre » et de « crime contre l’humanité » en raison des risques de dispersion de matériaux nucléaires.

Selon lui, Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou « mettent l’humanité en danger » pour asseoir leur domination. Il exhorte la France à refuser l’alignement sur ce « duo mortel » et à faire entendre une voix forte pour la paix, se démarquant ainsi de la ligne diplomatique suivie par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui s’est contenté d’appeler à la « retenue ».

Jean-Luc Mélenchon n’est pas complètement isolé à gauche : François Ruffin, ex-Insoumis, dénonce une répétition des erreurs passées en Afghanistan, Irak et Libye, prédisant « chaos » et « isolement » pour l’Occident. Des députés LFI vont plus loin, réclamant une condamnation ferme et une réunion d’urgence à l’ONU. Pourtant, ces voix dissonantes peinent à percer dans un paysage politique français majoritairement aligné sur les positions américaines.

 

Un unanimisme pro-américain en France

 

Si Emmanuel Macron reste silencieux, son entourage et une large partie de la classe politique française affichent un soutien tacite ou explicite aux frappes. Shannon Seban, députée Renaissance, salue l’action ciblée sur les sites nucléaires, tandis qu’Éric Ciotti, président de LR, remercie les États-Unis d'avoir neutralisé la « menace imminente » d’un Iran nucléaire.

Ni Marine Le Pen ni Jordan Bardella, qui ont effectué un tournant résolument pro-israélien, ne se sont encore exprimés sur l’attaque américaine. Cette convergence reflète un alignement historique sur Washington sur les questions de sécurité et de non-prolifération nucléaire. Face à cette quasi-unanimité, la gauche insoumise apparaît isolée tandis que ses alliés socialistes et écologistes cherchent toujours un positionnement politique.