France

La Macronie face à l’alliance LR-RN-UDR contre l’écologie punitive

L’Assemblée a supprimé les ZFE et instauré un moratoire sur l’éolien, portés par LR, RN et UDR contre l’« écologie punitive ». La Macronie s’alarme de cette alliance des droites. Le texte pourrait être censuré par le Conseil constitutionnel.

L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi de simplification économique, supprimant les zones à faibles émissions (ZFE). Ce vote, porté par une alliance entre Les Républicains (LR), le Rassemblement national (RN) et l’Union des droites pour la République (UDR), a marqué un revers pour la Macronie.

Deux jours plus tard, un amendement LR, soutenu par le RN et l’UDR, a instauré un moratoire sur les installations éoliennes et solaires, renforçant l’opposition à ce que ces partis qualifient d’« écologie punitive ». Ces décisions inquiètent le camp présidentiel, qui voit émerger un « socle commun » des droites contre son agenda environnemental.

Macron fragilisé

Les ZFE, instaurées pour réduire la pollution dans les grandes villes, étaient un pilier des politiques écologiques du gouvernement. Leur suppression, perçue comme une victoire par le RN, répond aux critiques des classes populaires et rurales, qui dénoncent des mesures discriminatoires.

Pierre Meurin, député RN, a salué un « retour au bon sens », tandis que LR prône une écologie « pragmatique ». L’UDR d’Éric Ciotti amplifie cette fronde, dénonçant des normes « hors sol ». Le moratoire sur l’éolien, jugé coûteux (300 milliards d’euros pour la Programmation pluriannuelle de l’énergie), reflète cette même logique.

Le camp présidentiel, fragilisé, dénonce une alliance opportuniste. Prisca Thévenot, députée Renaissance, a fustigé un « renoncement » climatique, tandis que Pieyre-Alexandre Anglade évoque un « socle mortifère » contre le zéro artificialisation nette (ZAN) et les restrictions sur les pesticides. Des dissidences internes, notamment d’ex-LR, ont amplifié la défaite.

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a tenté de défendre les ZFE, mais ses propos polémiques, relayés par Marine Le Pen, ont alimenté les tensions. Le texte, encore soumis à une commission mixte paritaire, risque une censure du Conseil constitutionnel pour « cavalier législatif ».

À l’approche des municipales, ce débat révèle un fossé entre urbains et ruraux, et une recomposition politique. La gauche, divisée, peine à peser, tandis que la Macronie, accusée de « mépris », perd du terrain face à une droite unie contre les contraintes écologiques.