France

Contrôles massifs : Retailleau intensifie la lutte contre l’immigration illégale

Bruno Retailleau lance une opération d’envergure contre l’immigration irrégulière, mobilisant 4 000 forces de l’ordre dans les gares et les bus les 18 et 19 juin. Une mesure dénoncée comme xénophobe par la gauche et les associations.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé une vaste opération de contrôle visant à lutter contre l’immigration illégale en France. Les 18 et 19 juin, 4 000 gendarmes, policiers, douaniers et militaires de l’opération Sentinelle sont déployés dans les gares, trains et bus à travers le pays. Objectif : interpeller des clandestins, selon les termes du ministre, qui a affirmé sur CNews et Europe 1 : « Les clandestins ne sont pas les bienvenus en France, de la façon la plus ferme et définitive ».

Depuis janvier et ses premières déclarations au sujet des clandestins, 47 000 personnes en situation irrégulière auraient été interpellées, un chiffre vanté par Retailleau, qui revendique une hausse de 28 % des interceptions ces dernières semaines.

Une opération critiquée à gauche et au RN

Cette opération, ordonnée via une note aux préfets, concerne particulièrement les trains vers les pays voisins et les grandes métropoles, comme ceux en partance de la gare du Nord à Paris, où Retailleau s’est rendu le 18 juin. Elle s’inscrit dans une politique de fermeté assumée, marquée par une circulaire de mai durcissant les critères de naturalisation et une baisse de 24 % des régularisations. Le ministre a également réintroduit des contrôles aux frontières plus stricts, mobilisant une « force frontière » composée de multiples corps de sécurité.

Cependant, cette initiative suscite une vive controverse. À gauche, élus et syndicats dénoncent une « chasse aux étrangers ». Le député LFI Thomas Portes a fustigé une « grande traque » raciste.

Des associations comme Utopia 56 et le MRAP parlent d’une « campagne de discrimination raciale » et de « rafles », accusant le ministre de viser les plus précaires.

De son côté le RN rappelle que le ministre de l’Intérieur dispose d’un bilan moins avantageux que l’un de ses prédécesseurs Christophe Castaner pourtant issu du Parti socialiste en relayant un visuel comparatif.

Bruno Retailleau, également chef des Républicains, se défend en liant cette opération à une menace terroriste qui se serait accrue, évoquant des risques islamistes et des « méthodes iraniennes » impliquant le grand banditisme.

En pleine tension politique, avec des motions de censure en gestation, cette opération renforce la posture sécuritaire du gouvernement Bayrou, au prix d’une polarisation accrue.