France

Dissolution de la Jeune Garde : Raphaël Arnault saisit le Conseil d’État

La Jeune Garde, association antifasciste dissoute le 12 juin 2025 par Bruno Retailleau pour « violences », est défendue par Raphaël Arnault, qui saisit le Conseil d’État. La gauche dénonce une mesure favorisant l’extrême droite. Le climat politique s’alourdit.

Le 12 juin 2025, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a prononcé la dissolution de la Jeune Garde, mouvement antifasciste cofondé en 2018 par Raphaël Arnault, député LFI du Vaucluse, ainsi que du groupuscule d’ultradroite Lyon Populaire, lors d’un Conseil des ministres.

Cette décision, motivée par des accusations de « provocations à la violence », a suscité une réaction immédiate d’Arnault, qui a annoncé son intention de contester la mesure devant le Conseil d’État, dénonçant un « tournant autoritaire » et une « complaisance envers les discours racistes ».

LFI monte au créneau

La Jeune Garde, née à Lyon pour contrer des groupes comme le Bastion social, s’est implantée à Strasbourg, Paris, Lille et Montpellier, prônant un antifascisme de terrain via des actions de sensibilisation, la protection de manifestations et la fermeture de locaux d’extrême droite. Bruno Retailleau, répondant à une pression du Rassemblement national, reproche à la Jeune Garde des violences lors de manifestations contre la réforme des retraites en 2023.

Une procédure contradictoire, initiée le 29 avril 2025, s’est conclue après 44 jours, malgré un contre-argumentaire du porte-parole Cem Mikael Bal, défendant l’antifascisme sans réfuter toutes les accusations. Raphaël Arnault, ancien leader lyonnais, rejette la dissolution, la qualifiant de « criminalisation de l’antifascisme » et citant des agressions récentes d’ultradroite, comme un meurtre raciste dans le Var.

Jean-Luc Mélenchon a fustigé un ministre « aligné sur l’extrême droite », saluant le « courage » de la Jeune Garde. Les députés LFI Clémence Guetté et Thomas Portes ont dénoncé un « coup politique » favorisant les « fascistes ». Raphaël Arnault, élu en 2024 sous l’étiquette du Nouveau Front populaire, est controversé, fiché S pour des soupçons de violences et d’apologie du terrorisme liés à son soutien à la Palestine.

Des plaintes, dont une pour menaces contre une dirigeante de Némésis (association féministe de droite), et la mise en examen de huit membres pour une agression antisémite présumée en 2024, renforcent les critiques. La Jeune Garde revendique pourtant des actions majoritairement pacifiques (99 %), comme le tractage. Amnesty International et Marine Tondelier (EELV) ont dénoncé une atteinte aux libertés, rappelant l’annulation de la dissolution des Soulèvements de la Terre par le Conseil d’État.