Lors de son audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale le 10 juin 2025, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a vigoureusement défendu le dispositif sécuritaire déployé lors des célébrations de la victoire du PSG en Ligue des champions. Avec 5 400 policiers et gendarmes mobilisés, il a qualifié ce dispositif de « robuste » et « calibré », rejetant l’idée de « graves dysfonctionnements » malgré les incidents ayant marqué la soirée du 31 mai au 1er juin. Le préfet revendique même une « satisfaction, dans l'action de la police ».
Les violences, concentrées dans les 8ème, 16ème et 17ème arrondissements, ont entraîné 559 interpellations, dont 491 à Paris, et 320 gardes à vue. Deux décès, 22 blessés parmi les forces de l’ordre et 192 parmi les manifestants ont été recensés.
« Bilan dramatique » : le préfet assume les chiffres
Les oppositions, notamment le Rassemblement national, ont dénoncé un « fiasco sécuritaire ». Michaël Taverne et Marie-France Lorho (RN) ont fustigé des « actes odieux » et un « bilan dramatique », évoquant 264 incendies de véhicules à l’échelle nationale.
Laure Miller (EPR) et Blandine Brocard (Modem) ont déploré une « décivilisation » de la société, tandis que la députée LFI, Élisa Martin, dont le groupe avait réclamé une commission d’enquête, a relativisé l’ampleur des troubles, refusant d’y voir un caractère exceptionnel. Ces critiques pointent notamment du doigt la levée prématurée du dispositif à 0h30, suivie d’incidents inédits comme des barricades sur le périphérique.
Laurent Nuñez a assumé « la totale responsabilité » de l’opération, insistant sur une action « offensive et proportionnée » des forces de l’ordre, qui ont « évité des exactions bien pires ». Il a décrit des « casseurs » et des « pilleurs », majoritairement des jeunes de banlieue, dont 70 % des gardés à vue étaient connus des services. Face aux accusations de passivité, il a réaffirmé une doctrine d’intervention rapide : « On va au contact, on disperse, on interpelle ».
Le préfet a aussi répondu aux préoccupations sur les violences sexuelles, notant une « légère augmentation » (26 cas recensés) mais un « chiffre noir » probable, comme l’a souligné la députée socialiste Céline Hervieu. Malgré les polémiques, Nuñez maintient que la France reste « un modèle » en matière d’ordre public.