Les responsables des partis de la gauche française ont vivement réagi ce 9 juin à l’interception par la marine israélienne du Madleen. Ce voilier, affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté (FFC), faisait route depuis le 1er juin vers Gaza afin de « briser le blocus israélien ». Parmi les douze activistes ayant embarqué à son bord, figurait la militante écologiste suédoise Greta Thunberg ainsi que six ressortissants français, dont l’eurodéputée de La France Insoumise (LFI) Rima Hassan.
« Le gouvernement israélien ajoute l’indignité à l’inhumanité », a fustigé sur X le chef du Parti communiste français, Fabien Roussel. « Qu’un État dirigé par un homme recherché par la CPI se permette d’arrêter 6 ressortissants français dont une députée européenne, un médecin, un journaliste et un humanitaire en dit beaucoup sur le monde dans lequel nous vivons », a pour sa part réagi la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier. Dans son communiqué, publié peu avant 4 heure du matin, celle-ci a appelé « la France, l’Europe, l’ONU et toutes celles et ceux que cela choque » à « monter au créneau pour s’assurer de la sécurité des membres de l’équipage ».
« C’est tout ? Donc le président de la République n’a rien d’autre à dire face au blocage illégal d’un bateau d’aide humanitaire et au kidnapping de son équipage ? », a réagi de son côté le coordinateur de LFI, Manuel Bompard à la position de l’Élysée, reprenant les éléments de langage de la FFC. Plus tôt dans la journée, les services du président français avait fait savoir que celui-ci avait « demandé de permettre, dans les plus brefs délais, le retour en France » des six ressortissants français qui étaient à bord du navire.
Dans la nuit, peu avant 3 heure du matin, LFI avait fait part de sa « plus vive indignation », à la suite de l’arraisonnage du navire. Le parti politique français avait par ailleurs accusé Israël d’avoir « opéré en dehors des eaux territoriales israéliennes » et ainsi fustigé « une violation flagrante du droit international, notamment du droit maritime et du droit humanitaire ». Une accusation reprise par le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.
« Le spectacle est terminé », affirme la diplomatie israélienne
Une heure avant la publication de ce communiqué de LFI, la Coalition de la flottille pour la liberté avait annoncé sur sa chaîne Telegram que le Madleen était « actuellement attaqué dans les eaux internationales », avant d’ajouter que des « quadricoptères l'encerclent et l'aspergent d'une substance blanche irritante ». Une quinzaine de minutes plus tard, dans un message distinct, ce mouvement de soutien aux Palestiniens annonçait avoir perdu le contact avec le Madleen et que « l'armée israélienne a arraisonné le navire ».
Le parti politique français a appelé, dans son communiqué relayé par Jean-Luc Mélenchon, a « condamner fermement cette arrestation illégale », ainsi qu’a « exiger la libération immédiate et inconditionnelle » de l’équipage, ou encore à « faire pression sur les autorités israéliennes pour qu’elles laissent passer sans entrave l’aide humanitaire vers Gaza, conformément au droit international ». Sur son compte X, Jean-Luc Mélenchon a quant à lui évoqué à plusieurs reprises un « acte de piraterie ».
« Depuis l’arraisonnement du navire par les autorités israéliennes, nous avons demandé à pouvoir exercer la protection consulaire », à l’égard de ces ressortissants français, a déclaré à des journalistes le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. « Nous souhaitons pouvoir entrer en contact avec eux dès qu’ils rentreront sur le territoire israélien pour pouvoir leur permettre de rentrer dès que possible sur le territoire national », a ajouté le ministre français.
Côté israélien, le ministère des Affaires étrangères avait annoncé que tous « les passagers du "yacht selfie" sont sains et saufs », assurant qu’ils avaient eu des « sandwichs et de l’eau ». « Le spectacle est terminé », avait conclu le ministère.