Lundi 9 juin, Emmanuel Macron a donné le coup d’envoi de la 3e conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3) à Nice, en présence d’une soixantaine de chefs d’État, dont le président brésilien Lula da Silva et le président costaricain Rodrigo Chaves Robles, co-organisateur du sommet. Arrivé par la mer à bord du Thalassa, fleuron de l’Ifremer, Emmanuel Macron a exhorté sur ses réseaux sociaux : « Faisons ensemble de la conférence de Nice un succès ».
Ce sommet, qui se tient jusqu’au 13 juin, vise à renforcer la protection des océans, notamment via la ratification du traité de la haute mer, signé par 115 pays mais ratifié seulement par 28, loin des 60 nécessaires.
L’hiver écologique d’Emmanuel Macron
La conférence s’inscrit dans un contexte tendu. Emmanuel Macron ambitionne d’en faire un jalon comparable à la COP21, avec des objectifs comme la protection de 30 % des mers d’ici 2030 (« 30x30 »). Cependant, son bilan environnemental est sous le feu des critiques. Les scientifiques, soutenus par des ONG comme Oceana, reprochent à la France de ne protéger strictement que 0,03 % de ses aires marines, loin des 33 % annoncés et réclame du sommet de Nice que soit prise « des décisions audacieuses et décisives ».
Le chalutage de fond, pratique jugée destructrice, reste autorisé, ce qui alimente les accusations de « greenwashing ». Mediapart dénonce un « sommet du blabla » dans sa une du 8 juin, dénonçant un décalage entre les ambitions affichées et les actions concrètes.
Les pêcheurs français, eux, s’inquiètent des restrictions potentielles. Olivier Leprêtre, président du comité des pêcheurs des Hauts-de-France, fustige une « stigmatisation » de leur profession, estimant que des interdictions comme celle du chalutage pourraient signer « l’arrêt de mort » de la pêche française. Ce dilemme met Macron dans une position délicate : concilier les attentes internationales avec les préoccupations économiques locales.
L’absence des chefs d’Etat des plus grands pays comme la Chine, l’Inde ou comme les Etats-Unis dont l’administration Trump soutient l’exploitation minière en haute mer, et la représentation minimale de la Russie par un ambassadeur, compliquent les ambitions françaises. Malgré ces obstacles, Emmanuel Macron mise sur des engagements forts, comme l’interdiction de l’exploitation minière des fonds marins et un partage équitable des ressources génétiques marines, pour redonner un élan à la protection des océans.