France

Le RN donné largement en tête en cas de nouvelle dissolution

Le RN domine avec 32,5-33 % des intentions de vote en cas de nouvelle dissolution, loin devant le NFP (21 %), Ensemble (15,5 %) et LR (10 %). La gauche divisée s’affaiblit, et 71 % des Français jugent la dissolution de 2024 néfaste. Le RN s’impose comme favori pour 2027.

Un an après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 9 juin 2024, le Rassemblement national (RN) s’impose comme la force politique dominante en France, selon un sondage Elabe.

Avec 32,5 à 33 % des intentions de vote au premier tour d’élections législatives anticipées, le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella devance largement ses concurrents, confirmant une progression continue depuis les législatives de 2024 (29,26 %).

Cette avance s’explique par un socle électoral fidèle (84 % des votants RN de 2024 reconduiraient leur choix) et une capacité à séduire les actifs (36 %). Dans l’hypothèse d’une gauche unie sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP, incluant LFI, PS, PCF et EELV), ce dernier obtiendrait 21 %, en net recul par rapport aux 28 % de 2024. Ensemble (Renaissance, MoDem, Horizons) stagne à 15,5 %, contre 21,8 % l’an dernier, tandis que Les Républicains (LR) plafonnent à 10 %.

Direction 2027 pour le RN ?

En cas de gauche divisée, le RN conserve 33 %, suivi par une alliance PS-PCF-EELV (16 %) et LFI (10 %), accentuant l’éclatement de la gauche. Ces chiffres traduisent un affaiblissement du centre et de la gauche, face à un RN perçu comme le grand gagnant de la séquence post-dissolution par 42 % des Français (+8 points en six mois).

Ce sondage révèle également un rejet massif de la dissolution de 2024 : 71 % des Français la jugent mauvaise, et 63 % estiment que l’absence de majorité claire paralyse le pays. Pourtant, 41 % se disent favorables à une nouvelle dissolution, selon un sondage IFOP cité par Sud Radio, voyant dans le RN une alternative crédible.

Jordan Bardella, fort de sa popularité, capitalise sur cette dynamique, malgré les tensions internes et la condamnation de Marine Le Pen, qui n’entament pas l’élan du parti. La gauche, divisée, peine à contrer cette vague. LFI, critiquée pour son positionnement, perd du terrain, tandis que le NFP souffre d’un manque de cohésion.

Les macronistes, sanctionnés par leur propre électorat (80 % déplorent la dissolution), semblent incapables de renverser la tendance. LR, avec un électorat volatile (51-53 % de fidélité), pourrait perdre davantage face à un RN qui grignote ses voix. Ce rapport de force préfigure un avantage pour le RN à l’approche de 2027.

Si Emmanuel Macron dissout à nouveau l’Assemblée après le 8 juillet 2025, le RN pourrait transformer son avance en majorité relative, voire absolue, malgré les appels à un « front républicain ». Cependant, une cohabitation avec un Premier ministre RN, potentiellement Bardella, reste un pari risqué, pouvant exposer les faiblesses programmatiques du parti.