France

«Fête de la victoire» du RN dans le Loiret : la gauche radicale défie Viktor Orban

Le Rassemblement national organise une «fête des Patriotes» dans le Loiret avec la droite souverainiste européenne, dont Orban, Salvini et Abascal, provoquant une «riposte antifasciste» de la gauche radicale (Aubry, LFI, PCF). Ce choc idéologique annonce les tensions de 2027.

Le 9 juin 2025, la commune de Mormant-sur-Vernisson (Loiret) est au cœur d’un affrontement politique. Le Rassemblement national (RN) y organise la « fête de la victoire », célébrant le premier anniversaire des succès du groupe « Patriotes pour l’Europe » aux européennes de 2024.

Marine Le Pen et Jordan Bardella accueillent des leaders : le Premier ministre hongrois Viktor Orban, le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini (Lega) et Santiago Abascal, à la tête de Vox (Espagne). Plus de 5 000 personnes sont attendues dans ce village de 133 habitants, devenu une tribune pour les idées souverainistes.

Clivage entre souverainistes et mondialistes 

Orban, figure de proue de cette mouvance, soutient Marine Le Pen pour 2027, prônant une Europe « enracinée, chrétienne et souveraine ». Face à cette réunion, la gauche radicale, menée par La France insoumise (LFI), le Parti communiste français (PCF) et les Écologistes, organise une contre-manifestation à Montargis, baptisée « riposte antifasciste ».

Des figures comme l’eurodéputée Manon Aubry, des syndicalistes CGT et le journaliste Edwy Plenel y participent. Dans une lettre ouverte sur X, l'élue LFI déclare : « Orban, vous et votre internationale fasciste n’êtes pas les bienvenus ! » Elle fustige ses lois anti-LGBTQ+ et anti-migrants, comme l’interdiction des marches des fiertés en Hongrie ou l’obligation pour les femmes d’écouter le cœur du fœtus avant un avortement.

Manon Aubry annonce vouloir défier Orban à Budapest en participant à la Pride interdite fin juin. Le RN dénonce une tentative de la gauche de « museler le peuple ». Les organisateurs présentent leur rassemblement comme une défense de la souveraineté face à une « UE technocratique ». Le camp présidentiel, plus discret, organise une manifestation à Amilly pour contrer l’extrême-droite sans s’aligner sur la gauche radicale.

Aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part de la Hongrie. Le silence de Budapest, habitué aux critiques, pourrait refléter une stratégie d’évitement ou une volonté de laisser le RN gérer le débat. Ce face-à-face dans le Loiret cristallise les tensions entre nationalistes et progressistes, préfigurant les batailles électorales de 2027.