France

Les frondeurs réagissent après le résultat des élections régionales

Le FN n'emporte aucune région. Mais on note quand même une réelle montée du parti frontiste avec presque 400 000 voix de plus qu’en 2012. Cela n’a pas échappé aux frondeurs qui souhaitent un changement radical de la politique gouvernementale.

A peine les bulletins dépouillés qu’il est déjà l’heure des accusations et des remises en cause.  Joint par RT France, Laurent Baumel député « frondeur » d’Indre-et-Loire, demande une inflexion de la politique gouvernementale. « Dans les 18 mois qui nous sépare de la prochaine présidentielle il faudrait réinjecter une partie des marges de manouvres financières qui existent vers un soutien massif au pouvoir d’achat des salariés et des couches populaires qui travaillent ».

Un sentiment partagé par le Premier secrétaire du parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis qui souhaite agir contre la précarité d’ici à 2017. Mais à l’heure actuelle personne au gouvernement ne serait capable d’incarner ce changement de cap selon Laurent Baumel : « Il est certain que s’il devait y avoir une inflexion majeure ce poserait la question de savoir qui pourrait l’incarner ? ».

Le député frondeur reste critique face à l’actuelle ligne du gouvernement : « C’est une gauche sociale libérale, un peu plus autoritaire sur les questions de société. C’est une combinaison idéologique qui à certains égards rappelle ce qu’avait fait Tony Blair. C’est une forme de gauche mais ce n’est pas la gauche sociale-démocrate à laquelle moi je me réfère […] A mon sens ce n’est pas efficace. On voit bien que la politique du gouvernement Hollande pour réduire le chômage ne fonctionne pas et qu’on tourne le dos aux attentes et aux valeurs d’une partie non négligeable de notre électorat. »

Cette mauvaise stratégie explique en partie la montée du vote frontiste, notamment dans des régions comme le Nord-Pas-de-Calais, où le FN a gagné des voix à gauche selon lui.  « Dans des régions comme le Nord-Pas-de-Calais, le FN a progressé sur la gauche et ce parce que les électeurs populaires ont eu clairement le sentiment que la gauche ne gouvernait pas pour eux. »

Julien Dray, le vice-président sortant de la région Ile-de-France pense lui aussi qu’il est temps d’un « nouvelle période politique ». Invité sur France 2 il a même évoqué un changement de nom du parti. Démenti ensuite par Jean-Christophe Cambadélis qui affirme que le changement de nom « n’est pas à l’ordre du jour ».