À l’approche du second tour du congrès du Parti socialiste (PS) le 5 juin 2025, Olivier Faure, premier secrétaire sortant, a lancé une charge cinglante contre Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI). Invité sur BFMTV le 4 juin, Faure a qualifié Mélenchon de « plus mauvais candidat au second tour pour la gauche », estimant qu’il « coalise la droite et l’extrême droite » contre lui, rendant une victoire impossible en 2027.
Cette attaque intervient dans un contexte de divisions internes au PS et d’éparpillement de la gauche, à deux ans de la présidentielle.
Une déclaration en pleine campagne interne
Le congrès de Nancy, prévu mi-juin, doit désigner le futur chef du PS. Olivier Faure, en tête au premier tour avec 42,21 % des voix face à Nicolas Mayer-Rossignol (40,38 %), défend une stratégie d’union de la gauche non mélenchoniste, de François Ruffin à Raphaël Glucksmann. Il souhaite une « plateforme commune » pour une candidature unique, capable de rivaliser avec le Rassemblement national, crédité de scores élevés dans les sondages. Selon une étude Ifop-Fiducial, Mélenchon obtiendrait 13 à 13,5 % au premier tour, loin devant Faure, Tondelier ou Roussel, tous sous les 5 %. Mais au second tour, Jean-Luc Mélenchon serait systématiquement battu, d’où le constat de Faure : il divise plus qu’il ne rassemble.
Un parti en déclin qui cherche à se relancer
Cette prise de position marque une rupture nette avec LFI, après l’alliance de la Nupes (2022) puis le regroupement du Nouveau Front populaire (2024) rapidement miné par des divergences stratégiques et idéologiques menant à une guerre des gauches. Nicolas Mayer-Rossignol, son rival, reproche à Faure une ambiguïté passée vis-à-vis de Mélenchon, prônant un « grand parti socialiste » intégrant des figures comme Raphael Glucksmann ou Bernard Cazeneuve. Le 5 juin il a rappelé fermement qu’avec lui « il n'y aura pas d'alliance avec LFI », rappelant que c’est sous le secrétariat d’Olivier Faure que le PS s’est allié à deux reprises aux Insoumis.
Le ralliement de Boris Vallaud, troisième au premier tour, à Faure, renforce ce dernier, mais ne masque pas les fractures. Boris Vallaud, avec 17,41 % des voix, conditionne son soutien à une gouvernance moins verticale.
Le PS, affaibli avec seulement 39 000 adhérents (contre 89 000 en 2018), peine à se relever de l’échec d’Anne Hidalgo en 2022 (1,7 %). Olivier Faure revendique avoir remis le parti « au cœur de la gauche », mais ses détracteurs dénoncent une « lente décomposition militante ». Ce congrès, sans débat de fond, illustre un PS moribond, tiraillé entre affirmation réformiste et tentation d’une alliance avec LFI en cas de nouvelles législatives. Faure, s’il est réélu, devra clarifier sa ligne pour 2027, entre unité et autonomie.