France

Régionales 2015 : la droite en tête dans sept régions, le PS en conserve cinq, le FN battu partout

Après le second tour des régionales, la droite arrive en tête dans 7 régions sur 13. La gauche en gagne cinq, et le FN qui a connu un succès au 1 tour, ne remporté finalement aucune région. La Corse est aux mains des nationalistes.

Le bilan est sans appel. Pourtant en position de force après le premier tour des élections régionales, le Front national ne s’est imposé nulle part, dimanche, laissant les Républicains et le PS se partager la victoire d'une élection marquée par une participation notable (58,53% au second tour contre 50,08 au premier). Alors même si on n’est loin de la vague bleue dont rêvait certains ténors du parti dirigé par Nicolas Sarkozy, ce sont bien les Républicains qui terminent cette élections en tête avec 7 régions métropolitaines.

Tout d’abord, et c’était les grosses interrogations de ce second tour, les candidats des Républicains ont résisté au Front National dans les deux régions où le parti d’extrême droite avait réalisé son meilleur score. En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand a largement profité de retrait de la liste du socialiste Pierre de Saintignon, qui avait appelé à voter en faveur du candidat de la droite républicaine. La consigne a finalement été suivie et l’ancien ministre du Travail surclasse largement Marine Le Pen avec 57,77% des voix contre 42,23% pour la présidente du Front national. Même constat en PACA où Christian Estrosi l'emporte assez largement devant Marion Maréchal-Le Pen. Le député-maire de Nice, largement dominé au premier tour a bénéficié, là aussi du retrait du candidat socialiste.

Autre région majeure par la droite au nez et à la barbe du FN, l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Là encore, le candidat des Républicains, Philippe Richert (LR-UDI-MoDem), l'emporte haut la main avec 48,4% des voix, devant Florian Philippot (FN), le bras droit de Marine Le Pen, qui était arrivé en tête au premier tour mais n'a pas gagné de voix (36,8%). Jean-Pierre Masseret, qui avait maintenu sa liste de gauche contre les consignes nationales et s'est vu retirer l'investiture PS, conserve son score du premier tour avec 15,51% des suffrages au second. 

Victoire notable aussi pour la droite en Ile-de-France que Valérie Pecresse a arraché au terme d’une triangulaire à la gauche après 17 ans de domination du PS sur la plus grande région de France. Valérie Pécresse a ainsi récolté 43,80% des voix contre 42,12% pour le président de l’Assemblée nationale, le socialiste Claude Bartolone. Le FN Wallerand de Saint Just obtient 14,02% et chute de 4 points entre les deux tours.

Enfin, dans une triangulaire très incertaine jusqu'au bout, le centriste Hervé Morin s’impose en Normandie avec 36,43% des voix contre 36,08% pour son rival PS. Le FN Nicolas Bay, qui avait talonné M. Morin au premier tour, finit à 27,50%. Les Pays de la Loire aussi basculent dans l’escarcelle des Républicains Bruno Retailleau gagne (42,70% des voix), devant des socialistes et écologistes rassemblés derrière le PS Christophe Clergeau (37,56%). Le Front national totalise 19,74% des suffrages.  

En plus de ces sept régions métropolitaines, la Réunion reste à droite grâce à la victoire de Didier Robert (Les Républicains) avec 52,69% des voix contre 47,31% à la liste rassemblant la gauche et le MoDem d'Huguette Bello.

Annoncées comme catastrophiques par avance, ces élections ont, au final, plutôt réussi au Parti socialiste. Pourtant au pouvoir, une position souvent inconfortable lors des élections intermédiaires, le PS conserve cinq régions en Métropole au total. Deux victoires sont tout d’abord incontestables. En Bretagne, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, qui restera au gouvernement, remporte une victoire implacable avec quelque 51,41% des voix, loin devant Marc Le Fur (LR), qui n'a obtenu que 29,72% des voix et Gilles Pennelle (FN, 18,87%).

Autre victoire confortable en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes pour le PS qui y totalise près de 45% des suffrages. Le socialiste Alain Rousset, qui avait fusionné sa liste avec EELV, recueille en effet 44,27% des suffrages au second tour, devant Virginie Calmels, la candidate de l'union de la droite et du centre (34,06%), et Jacques Colombier, candidat FN (21,67%). 

Terre traditionnelle de gauche, le Languedoc-Rousillon-Midi-Pyrénées restera dirigé pour les 6 ans à venir par le parti socialiste. Carole Delga, l'emporte en triangulaire avec 44,81% des voix, devant le vice-président du FN Louis Aliot (33,87%). Le politologue Dominique Reynié, candidat de la droite et du centre, reste troisième, comme au premier tour (21,32%). Victoire plus courtes en revanche en Bourgogne-Franche-Comté où la socialiste Marie-Guite Dufay, l'emporte de peu devant le candidat LR-UDI François Sauvadet, par 34,68% contre 32,89%. La candidate FN Sophie Montel ravit 32,44% des suffrages.

Victoire aussi pour la gauche en Centre-Val-de-Loire où François Bonneau remporte 35,43% des suffrages grâce à un accord avec les listes EELV et du Front de gauche. L'UDI Philippe Vigier, à la tête d'une liste d'union de la droite et du centre, termine deuxième avec 34,58% des voix. Le candidat FN Philippe Loiseau, qui était en tête au 1er tour, atteint 30% au second.

Enfin, de listes de gauche, qui ne sont pas directement liées au PS, remportent deux régions d’Outre-Mer, la Guyane et la Guadeloupe.

Les deux dernières régions françaises, la Corse et la Martinique, sont remportées par des listes indépendantistes. En Corse, c’est la liste nationaliste Femu a Corsica, menée par le maire de Bastia Gilles Simeoni, qui a fusionné avec une autre liste nationaliste, Corsica Libera, qui l'emporte avec 35,34% des suffrages, loin devant la liste divers gauche conduite par le président sortant Paul Giacobbi (28,49%). La droite menée par l'ancien ministre José Rossi talonne la liste Giacobbi avec 27% des voix. Le FN emporte 9,09% des voix. En Martinique enfin, le président du conseil régional sortant (DVG), Serge Letchimy (45,86%) a été sévèrement défait par Alfred Marie-Jeanne (MIM, indépendantiste), qui a totalisé 54,14% à l'élection de la nouvelle assemblée unique de la Martinique.

Si le visage des régions françaises trouve donc assez largement bousculé, il reste finalement assez traditionnel avec un partage assez équitable entre la droite et la gauche de gouvernement. Le grand perdant reste en tout cas le Front national, en tête dans de nombreuses régions après le premier tour, mais incapable de remporter une seule région.