Le 25 mai 2025, François Bayrou, Premier ministre et chef du MoDem, intensifie ses efforts pour instaurer la proportionnelle aux élections législatives, un combat de longue date qu’il juge « vital » pour la démocratie française.
Selon des sources proches de Matignon, François Bayrou est prêt à s’allier avec des adversaires politiques, notamment les socialistes et La France insoumise (LFI), pour faire adopter cette réforme, malgré l’opposition de ses alliés du « socle commun » (LR, Horizons, Renaissance).
François Bayrou fragilisé ?
Lors d’un discours au Sénat le 30 avril, il a invoqué l’exemple de De Gaulle en 1944, plaidant pour un scrutin par listes départementales, similaire à celui de 1986. Cette stratégie vise à sécuriser son poste à Matignon, menacé par une Assemblée fragmentée et une censure potentielle. François Bayrou a multiplié les consultations, recevant Marine Le Pen et Jordan Bardella le 30 avril, puis Gabriel Attal et Pierre Cazeneuve.
Le Rassemblement national (RN), historiquement favorable à la proportionnelle, pourrait soutenir le projet, bien que Le Pen privilégie une prime majoritaire, contrairement à la vision de Bayrou. À gauche, Olivier Faure (PS) reste réservé, mais une partie des socialistes y voit un moyen de s’émanciper de LFI. Les Écologistes et LFI, fervents défenseurs de la proportionnelle, pourraient appuyer le texte, malgré des divergences sur sa forme.
En revanche, Édouard Philippe (Horizons) et Laurent Wauquiez (LR), attachés au scrutin majoritaire, s’opposent à la réforme, redoutant une instabilité chronique. Le calcul de Bayrou repose sur un soutien transversal : avec les voix du RN, du PS, des Écologistes et de LFI, il pourrait contourner l’opposition du socle commun, hormis le MoDem.
Cependant, le sénateur LR Mathieu Darnaud ironise : « Bayrou enterre le scrutin proportionnel en 1958 avec de Gaulle, et maintenant il le ressuscite ? » Un député de droite s’agace : « On parle dans le vide, quel type de proportionnelle veut-il ? » Le risque est grand : sans majorité claire, Bayrou pourrait échouer, fragilisant davantage sa position.