France

Islam radical : sept Français sur dix ne font pas confiance à Emmanuel Macron

Un sondage CSA révèle que 71 % des Français ne font pas confiance à Emmanuel Macron pour lutter contre l’islam radical, malgré un Conseil de défense consacré aux Frères musulmans. La défiance, forte dans tous les camps, reflète une urgence perçue par 81 % des sondés.

Un sondage CSA publié par CNews, Europe 1 et le JDD révèle une défiance massive envers Emmanuel Macron dans la lutte contre l’islam radical : 71 % des Français ne lui font pas confiance pour agir efficacement. Ce désaveu intervient alors que le président a présidé, le 21 mai, un Conseil de défense consacré à l’entrisme des Frères musulmans, considéré comme « une menace pour la cohésion nationale ».

Le rapport, partiellement dévoilé, pointe 139 lieux de culte affiliés aux Musulmans de France et 21 écoles liées à la mouvance frériste, dénonçant une stratégie d’islamisation « par le bas ». Macron, critiquant des propositions ministérielles qu'il juge « insuffisantes », a exigé de nouvelles mesures pour juin.

Macron peine à convaincre

La défiance est particulièrement marquée chez les sympathisants de tous bords : 76 % chez Les Républicains, 81 % au Rassemblement national, 87 % à La France insoumise et 77 % chez Europe Écologie-Les Verts. Seuls les macronistes (78 %) et les socialistes (40 %) soutiennent majoritairement le président.

Les catégories populaires (77 %) et les femmes (73 %) se montrent plus sceptiques que les CSP+ (59 %) et les hommes (69 %). Générationnellement, les 18-24 ans (40 % de confiance) contrastent avec les 35-49 ans (22 %). Cette fracture reflète une inquiétude croissante : 81 % des Français jugent la lutte contre l’islamisme prioritaire, avec un consensus fort à droite (97 % LR, 95 % RN) et significatif à gauche (71 % PS).

Le contexte est tendu. Des fuites du rapport, attribuées par Emmanuel Macron au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ont irrité l’Élysée, qui dénonce des « tremplins personnels ». Certains critiquent un président ayant « enterré » le rapport pendant des mois, temporisant face à une menace grandissante.

Des affaires récentes, comme la mise en examen d’une élue pour avoir dénoncé une mosquée liée aux Frères musulmans, alimentent le débat. Le président français, qui insiste depuis 2020 sur la lutte contre le « séparatisme islamiste », peine à convaincre, malgré des mesures comme la dissolution du CCIF ou la fermeture de mosquées radicales.