Emmanuel Macron a relancé le débat sur la TVA sociale, une mesure controversée visant à financer la protection sociale française en taxant davantage la consommation plutôt que le travail.
Sans prononcer explicitement le terme, le président a proposé une « conférence sociale » avec les syndicats et le patronat pour revoir le modèle social, qui « repose beaucoup trop sur le travail ». Cette idée, évoquée face à Sophie Binet (CGT), consiste à réduire les cotisations sociales, pesant sur les salaires et la compétitivité des entreprises, en compensant par une hausse de la TVA, un impôt à large assiette.
Une proposition qui ne fait pas consensus
La TVA sociale, expérimentée sous Nicolas Sarkozy en 2012 avant d’être abrogée par François Hollande, est soutenue par le patronat (Medef, CPME) pour alléger le coût du travail. En France, les cotisations sociales représentent 54 % des ressources de la Sécurité sociale (2022), contre une moyenne européenne plus faible.
Une baisse de 1 % des cotisations pourrait être compensée par une hausse de 1,1 % de la TVA, selon des estimations (Les Echos). Macron a souligné que la TVA, payée aussi par les touristes et les plus aisés, pourrait financer la Sécu sans « miter » les contributions.
Des produits de première nécessité, comme les médicaments ou certains aliments, resteraient exonérés de hausse, avec des taux réduits (5,5 % ou 10 %) contre 20 % pour le taux normal. Cependant, la mesure suscite une vive opposition. La gauche, dont le PS et LFI, et le Rassemblement national dénoncent un impôt « injuste » qui pèserait sur les classes populaires, la TVA étant non progressive.
Sophie Binet a critiqué une « aggravation des inégalités ». Les syndicats, comme la CGT, rejettent cette réforme, préférant taxer le capital. En 2025, le contexte économique – déficit public à 6 % du PIB, inflation à 2,5 % – rend le débat sensible, d’autant que Trump critique la TVA européenne, offrant un argument inattendu à Macron.