Le 14 mai 2025, le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin, initiateur du projet politique Périclès, ne s’est pas présenté à son audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’organisation des élections en France, présidée par Thomas Cazenave (Renaissance).
Cette absence, la deuxième après celle du 23 avril, a provoqué l’ire des parlementaires qui soupçonnent une « manœuvre dilatoire ». Pierre-Édouard Stérin, qui finance Périclès avec 150 millions d’euros sur dix ans pour promouvoir des valeurs droitières, a invoqué des « raisons de sécurité » liées à des « menaces de mort », demandant une visioconférence. Thomas Cazenave a rejeté cette requête, affirmant que l’Assemblée garantit la sécurité, comme pour les ministres ou juges antiterroristes auditionnés.
Un financier conservateur
Lancée en novembre 2024 après une enquête de L’Humanité révélant les ambitions de Périclès, la commission examine des ingérences potentielles dans les processus électoraux. Périclès, acronyme de « Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes », soutient financièrement des candidats, médias et think tanks de droite, suscitant des inquiétudes sur le respect des lois électorales.
Le rapporteur, Antoine Léaument (LFI), a qualifié l’absence de Pierre-Édouard Stérin de « scandale », dénonçant son « mépris de la démocratie ». Des députés de gauche, comme Léa Balage El Mariky (écologiste), ont fustigé sa « lâcheté ». Pierre-Édouard Stérin, exilé fiscal en Belgique, risque deux ans de prison et 7 500 euros d’amende pour refus de comparaître.
Reconvoqué le 20 mai à 11 h, il devra se présenter physiquement sous peine de saisine du procureur. Le directeur de Périclès, Arnaud Rérolle, auditionné le 6 mai, a défendu un projet « métapolitique » pour « diffuser des idées » , mais sans dissiper les soupçons d’ingérence.