France

Surpopulation carcérale : un député du RN critique la proposition de Macron de louer des prisons à l'étranger

Après l'annonce controversée d'Emmanuel Macron concernant la possible location de places de prison à l'étranger, Jean-Philippe Tanguy, membre du Rassemblement national, dénonce une solution «pitoyable» et impute la responsabilité de la surpopulation carcérale au gouvernement.

Le 13 mai, Emmanuel Macron, le président français, a annoncé dans une interview accordée à Robert Ménard, maire de Béziers, sur TF1, que la France était prête à louer des places de prison à l'étranger en raison d'une surpopulation carcérale. « Oui, on louera si besoin était les places de prison là où elles sont disponibles », a-t-il lancé, notant qu’il n’y a « pas de tabou là-dessus ».

Le dirigeant français entend également rendre les prisons « plus légères et beaucoup plus rapides à construire ». « Elles doivent être faites avec des règles de protections beaucoup plus simples, on peut alléger les normes », a-t-il souligné.

Ses affirmations plutôt controversée ont suscité des critiques. Jean-Philippe Tanguy, membre du Rassemblement national (RN), a notamment déclaré que le problème de la surpopulation des prisons était « pitoyable pour la France » et que le dirigeant français était responsable de cet état de fait. Selon lui, la pénurie carcérale est liée à « l'idéologie » du président français et du ministère de la Justice.

Sur l'affirmation d'Emmanuel Macron concernant la nécessité de sept ans pour construire une prison, Jean-Philippe Tanguy indique que « c'est faux ». « C'est sept ans avec leurs normes débiles, effectivement leur bureaucratie insupportable, où il faut un temps fou pour faire le moindre truc. […] Même dans les petites communes de la Somme, que j'ai l'honneur de représenter, pour faire une rampe pour les handicapés, il faut deux ans, et pour rénover une salle de sport, il faut cinq ans », a-t-il précisé.

Le manque de places de prison est un problème aigu pour les autorités françaises. Selon les données du ministère français de la Justice, en France, pour environ 60 000 places de prison, il y a plus de 82 000 détenus. Dans ce contexte, Gérald Darmanin, le ministre français de la Justice, a proposé comme l'une des réformes possibles de renvoyer les prisonniers étrangers dans leur pays d'origine, qualifiant ce processus de « nécessaire expulsion ».