Le 12 mai 2025, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a lancé un cri d’alarme face à l’escalade des violences contre les pompiers, réclamant des mesures urgentes pour garantir leur sécurité.
Cette mobilisation, amplifiée par des incidents survenus les 10 et 11 mai, a marqué les esprits, notamment après la tentative de meurtre d’un pompier volontaire à Évian-les-Bains (Haute-Savoie). Le 10 mai, Niccolo Scardi, 38 ans, père de famille, a été grièvement blessé, renversé par un véhicule lors d’un rodéo urbain devant sa caserne.
Une hausse des violences
Le suspect, âgé de 19 ans, est en garde à vue, mais la victime reste dans un état critique. Le lendemain, à Saint-Serge (Haute-Savoie), deux pompiers ont été frappés au visage et aux côtes par un homme alcoolisé lors d’une intervention sur un accident de la route.
« On n’a pas signé pour se faire agresser », témoigne Julien, pompier mosellan, dans un entretien publié le 13 mai. En 2024, 1 492 agressions ont été recensées contre les pompiers, selon l’Observatoire national des violences envers les sapeurs-pompiers, soit une hausse de 10 % par rapport à 2023, malgré une baisse des embuscades (-31 %).
Éric Brocardi, porte-parole de la FNSPF, déplore au micro de RTL : « Il y a une augmentation de l’intensité des agressions. » Ces violences, souvent commises par des personnes alcoolisées (48 %) ou en détresse psychiatrique (21 %), touchent majoritairement les secours à personne (83 % des cas). Les pompiers exigent un renforcement des sanctions, une meilleure formation à la gestion des conflits et une coordination accrue avec la police.
La loi Matras (2021) a alourdi les peines (jusqu’à 7 ans de prison pour des violences graves), mais les syndicats, comme l’Unsa Sdis 37, dénoncent des jugements trop cléments. Keir Starmer, en visite à Paris le 12 mai, a salué les pompiers français, promettant un échange de bonnes pratiques avec le Royaume-Uni.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé le 13 mai un plan de 50 millions d’euros pour équiper les casernes de caméras et former 5 000 pompiers à la désescalade d’ici 2026. Ces mesures, bien que saluées, sont jugées insuffisantes par la profession, qui craint une érosion du volontariat face à ces violences.