France

Face à la montée des violences, les pompiers exigent plus de sécurité

Face à 1 492 agressions en 2024, les pompiers français exigent plus de sécurité après des incidents graves les 10 et 11 mai à Évian et Saint-Serge. Ils demandent des sanctions plus dures et une meilleure formation. Le gouvernement promet 50 millions d’euros pour équiper et former les pompiers.

Le 12 mai 2025, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a lancé un cri d’alarme face à l’escalade des violences contre les pompiers, réclamant des mesures urgentes pour garantir leur sécurité.

Cette mobilisation, amplifiée par des incidents survenus les 10 et 11 mai, a marqué les esprits, notamment après la tentative de meurtre d’un pompier volontaire à Évian-les-Bains (Haute-Savoie). Le 10 mai, Niccolo Scardi, 38 ans, père de famille, a été grièvement blessé, renversé par un véhicule lors d’un rodéo urbain devant sa caserne.

Une hausse des violences

Le suspect, âgé de 19 ans, est en garde à vue, mais la victime reste dans un état critique. Le lendemain, à Saint-Serge (Haute-Savoie), deux pompiers ont été frappés au visage et aux côtes par un homme alcoolisé lors d’une intervention sur un accident de la route.

« On n’a pas signé pour se faire agresser », témoigne Julien, pompier mosellan, dans un entretien publié le 13 mai. En 2024, 1 492 agressions ont été recensées contre les pompiers, selon l’Observatoire national des violences envers les sapeurs-pompiers, soit une hausse de 10 % par rapport à 2023, malgré une baisse des embuscades (-31 %).

Éric Brocardi, porte-parole de la FNSPF, déplore au micro de RTL : « Il y a une augmentation de l’intensité des agressions. » Ces violences, souvent commises par des personnes alcoolisées (48 %) ou en détresse psychiatrique (21 %), touchent majoritairement les secours à personne (83 % des cas). Les pompiers exigent un renforcement des sanctions, une meilleure formation à la gestion des conflits et une coordination accrue avec la police.

La loi Matras (2021) a alourdi les peines (jusqu’à 7 ans de prison pour des violences graves), mais les syndicats, comme l’Unsa Sdis 37, dénoncent des jugements trop cléments. Keir Starmer, en visite à Paris le 12 mai, a salué les pompiers français, promettant un échange de bonnes pratiques avec le Royaume-Uni.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé le 13 mai un plan de 50 millions d’euros pour équiper les casernes de caméras et former 5 000 pompiers à la désescalade d’ici 2026. Ces mesures, bien que saluées, sont jugées insuffisantes par la profession, qui craint une érosion du volontariat face à ces violences.