France

Pour Jean-Noël Barrot, faire de l’Algérie un sujet de politique intérieure est contre-productif

Invité de la radio RTL mardi 6 mai, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a admis qu’il y avait un blocage dans les relations franco-algériennes. Il estime l'Algérie responsable de la situation. Selon lui, faire de l’Algérie un sujet de politique intérieure serait une erreur.

Interrogé dans la matinale de RTL, le chef de la diplomatie française est revenu sur l’état actuel des relations entre Paris et Alger, qu’il a qualifiées de « bloquées ». 

Jean-Noël Barrot a évoqué la situation de l'écrivain emprisonné Boualem Sansal et rappelé que l’ambassadeur de France en Algérie se trouve toujours à Paris, une situation consécutive à ce qu’il décrit comme une « décision très violente prise par les autorités algériennes d’expulser douze de nos agents ». Cette décision « ne facilite pas la prise de contact avec Boualem Sansal et son entourage », a-t-il ajouté, précisant que la France y avait « répondu avec la plus grande fermeté tout en rappelant notre ambassadeur ».

« L’Algérie ne doit pas être un sujet de politique intérieure »

Interrogé sur la place qu’occupe l’Algérie dans le débat politique en France, le ministre a mis en garde contre toute instrumentalisation.

« Nous prenons [en le faisant] le risque de causer du tort à nos compatriotes franco-algériens,…, qui n’ont rien demandé et qui n’ont pas à faire les frais des tensions entre nos deux gouvernements », a-t-il affirmé.

Il a par ailleurs souligné que la France ne peut espérer obtenir de résultats concrets — notamment « en matière d’expulsion d’Algériens en situation irrégulière, de coopération en matière de renseignements et de coopération judiciaire » — que dans le cadre d'une relation « équilibrée ».