La presse française a révélé ce 5 mai une circulaire adressée aux préfets par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dans laquelle il cherche à restreindre l’accès des étrangers à la nationalité française.
Ce texte de cinq pages, que le ministre devait présenter le même jour lors d’un déplacement à la préfecture du Val-de-Marne, à Créteil, enjoint les préfets à durcir leurs critères, notamment par un renforcement du niveau de maîtrise requis en langue française et par une exigence d’« adhésion aux valeurs de la République ».
La naturalisation n’est pas un droit
Dans sa circulaire diffusée à l’ensemble des préfets, Bruno Retailleau rappelle « que la jurisprudence établit la naturalisation non comme un droit, mais comme une décision souveraine du gouvernement ».
S’appuyant sur une disposition de la loi Darmanin, l’actuel ministre de l’Intérieur exige que le demandeur dispose d’un niveau plus élevé de maîtrise de la langue française, ainsi que d’une adhésion claire aux valeurs de la République pour accéder à la naturalisation.
Ce dernier devra également justifier d’une insertion professionnelle d’au moins cinq ans, ainsi que de « ressources suffisantes et stables », hors prestations sociales, précise la circulaire.
Hausse du nombre de naturalisations en 2024
L’année 2024 a connu une hausse de 8 % des acquisitions de la nationalité française par des étrangers : 66 745 personnes ont été naturalisées par décret ou par déclaration (mariage, ascendants et fratries).
Cette augmentation s’explique par le rattrapage d’une année 2023 marquée par une baisse du nombre de naturalisations, due à des difficultés techniques au sein de la Direction générale des étrangers en France (DGEF), une administration relevant du ministère de l’Intérieur.