À l’occasion du 1er Mai, lors de la traditionnelle manifestation parisienne pour la fête du travail, plusieurs actes de violence visant le Parti socialiste (PS) ont été dénombrés. Sur le boulevard de l’Hôpital, le stand festif du PS a été violemment pris pour cible par une cinquantaine d’individus cagoulés, présumés appartenir aux black blocs et à des organisations « antifascistes ». Selon Chloé Ridel, porte-parole du parti, les agresseurs ont arraché drapeaux et banderoles, lancé des pétards et proféré des coups, blessant légèrement trois militants et un élu.
Un militant a même été traîné au sol et lynché, tandis que des slogans hostiles comme « sionistes », « complices du génocide » ou « tout le monde déteste le PS » fusaient.
Invectives et réactions
Parmi les élus malmenés, le député de l’Essonne, Jérôme Guedj, déjà pris à parti lors de la manifestation contre « l’islamophobie » a été particulièrement visé. Encerclé par un groupe vêtu de noir, il a essuyé insultes et huées : « vendu », « traître », « assassin », avant d’être contraint de s’éloigner du cortège.
Selon certains responsables socialistes, des injures antisémites auraient également été proférées, bien que Jérôme Guedj lui-même n’en ait pas fait état. Ces violences font écho à un précédent incident, quatre jours plus tôt, où l’élu avait été exfiltré d’un rassemblement contre l’islamophobie, déjà sous les invectives.
Olivier Faure, patron du PS, a fermement condamné ces « violences graves et inacceptables », annonçant des dépôts de plainte et appelant témoins et victimes à se manifester. « Ces perturbateurs sont les ennemis des travailleurs et de la gauche », a renchéri Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée, qui a saisi le procureur. Une personne a été placée en garde à vue pour tirs de mortier, dégradations et violences, selon le parquet de Paris. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé une « violence politique » orchestrée par l’extrême gauche, apportant son soutien aux victimes.
Ces agressions ont suscité un élan de solidarité de la part de figures comme Marine Tondelier (écologistes) et Fabien Roussel (communistes). En revanche, le coordinateur national des Insoumis Manuel Bompard (LFI) s’est contenté d’une prise de distance sans condamner explicitement les actes.
A droite, la porte-parole du Rassemblement national Laure Lavalette a ironisé : « Je condamne fermement l’agression des élus et militants du PS par leurs alliés et amis d’extrême-gauche »
Ce climat de tension ravive les fractures à gauche, où le PS, accusé par certains de compromissions, semble cristalliser les rancœurs alors que des dissensions entre LFI et socialistes se font jour épisodiquement.