France

Nouvelle mobilisation pour les retraites : la CGT appelle à la grève le 5 juin

En plein cortège du 1er mai, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a annoncé une journée de grève et de manifestations le 5 juin pour exiger l’abrogation de la réforme des retraites, dénonçant les mesures fiscales pénalisant les retraités.

À l’occasion des manifestations du 1er mai, la CGT a annoncé depuis Paris, par la voix de sa secrétaire générale Sophie Binet, un nouvel appel à la mobilisation pour le 5 juin, une date stratégique coïncidant avec l’examen d’une proposition de résolution des députés communistes visant à abroger la réforme des retraites. Ce vote, bien que symbolique, s’inscrit dans la « niche » parlementaire du groupe communiste et ravive le débat sur cette réforme contestée.

« Nous appelons l'ensemble des salariés à manifester pour l'abrogation de la réforme des retraites et pour faire entendre leurs revendications en matière d'emploi et de service public », a déclaré Sophie Binet.

La CGT dénonce notamment le projet du gouvernement de supprimer l’abattement fiscal de 10 % accordé aux retraités, une mesure en discussion qui, selon l’Union Confédérale des Retraités (UCR-CGT), affecterait plus de 11 millions de personnes. L'abattement, en place depuis 1978, compense en partie la perte de revenus à la retraite. Sa suppression, selon le syndicat, aggraverait la précarité des retraités.

La CGT isolée sur la scène contestataire

En l’absence d’une intersyndicale, la CGT assume seule la mobilisation, bien que Sophie Binet insiste sur le fait que « le fil n’est pas coupé » avec les autres organisations syndicales. Le syndicat Force Ouvrière (FO) avait claqué la porte des négociations avec le gouvernement avant la CGT et pourrait ainsi être tenté de participer à la mobilisation.

La manifestation du 5 juin s’accompagne d’un autre rendez-vous, le 13 mai, pour défendre les salaires et les services publics, particulièrement dans la fonction publique.

Cette annonce intervient dans un contexte social tendu, marqué par des plans sociaux chez ArcelorMittal, STMicroelectronics ou encore Jennyfer. « La question sociale ne doit pas disparaître des radars », martèle Sophie Binet, qui appelle également à un référendum sur la réforme des retraites. La CGT, qui revendique une « réussite » pour les manifestations du 1er mai, plus nombreuses que l’an passé, entend maintenir la pression sur le gouvernement. Alors que le ministre de l’Économie, Éric Lombard, n’exclut pas la suppression de l’abattement fiscal, les syndicats mais aussi une partie de la droite, notamment le candidat à la présidence des Républicains Laurent Wauquiez, promettent de s’y opposer.