Le 28 avril 2025, Cyril Hanouna, figure emblématique de la télévision française, a secoué le paysage médiatique en laissant entendre qu’il pourrait se présenter à l’élection présidentielle de 2027.
Dans son émission sur Europe 1, il a réagi à une annonce fracassante d’un hebdomadaire, qui titrait : « 2027, le candidat Hanouna ! » Sans confirmer explicitement, il a promis de révéler « la vérité » le 29 ou le 30 avril, entretenant le suspense.
Cette démarche s’inscrit dans une trajectoire où l’animateur, connu pour Touche pas à mon poste (TPMP), a progressivement politisé son discours, passant d’un rôle de trublion télévisuel à celui d’un potentiel acteur politique. Hanouna, 50 ans, n’est pas novice dans l'engagement politique.
Un court de Padel à l'Elysée
Dès 2019, il proposait une émission avec un responsable politique pour répondre aux préoccupations des Français, inspirée par les Gilets jaunes. En 2021, son livre Ce que m’ont dit les Français esquissait une vision populiste, et en 2022, son émission Face à Baba donnait une tribune à des figures comme Éric Zemmour. En février 2025, il déclarait sur Europe 1 : « Si je devais monter un parti, il s’appellerait Oxygène, pour que les Français respirent. »
Cette ambition s’est concrétisée depuis janvier 2025, avec des rencontres régulières avec des économistes pour structurer un programme disruptif, mêlant réformes économiques et mesures symboliques. Son programme, dévoilé en partie, propose une réduction de 30 % du nombre de députés, une hausse des indemnités des maires, et une baisse des charges pour les PME.
Cyril Hanouna envisage un SMIC à 2 200-2 300 euros, la création d’un « Guantanamo à la française » pour les criminels dangereux, et un super-ministère regroupant tous les portefeuilles. Il promet de renoncer à un salaire présidentiel et d’organiser des débats citoyens, tout en construisant, à ses frais, un court de padel à l’Élysée.
Son discours, anti-« woke » et populiste, séduit une partie de la droite et de l’extrême droite, mais divise. Un sondage Ifop le crédite de 10 % des voix, loin derrière Jordan Bardella (43 %) ou Marine Le Pen (42 %), mais au niveau de Valérie Pécresse.
Critiqué pour ses dérapages (amendes pour homophobie, diffamation, comportement avec ses chroniqueurs), Cyril Hanouna s’appuie sur sa popularité auprès d’un public jeune et populaire.
Cependant, son passé controversé et son style clivant risquent de limiter son attractivité auprès d’un électorat plus large. Alors qu’il prépare une rentrée sur W9 et Fun Radio, son éventuelle candidature soulève des questions sur la porosité entre médias et politique.