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La France évacue 115 personnes de Gaza, une opération humanitaire d’ampleur

La France a évacué 115 personnes de Gaza, dont des ressortissants français, vers Paris-Orly. Cette opération s’inscrit dans un contexte de crise humanitaire aggravée par le blocus israélien. Elle suscite des réactions mitigées, entre éloges humanitaires et critiques sur l’accueil des évacués.

Le 25 avril, la France a organisé l’évacuation de 115 personnes de la bande de Gaza, marquant la plus importante opération de ce type depuis le début du conflit israélo-palestinien le 7 octobre 2023.

Ces évacués, arrivés à l’aéroport de Paris-Orly, incluent des ressortissants français, leurs ayants droit, des employés de l’Institut français de Gaza avec leurs familles, ainsi que des personnalités palestiniennes proches de la France, selon une source diplomatique.

Une opération facilitée par le Qatar et l'Égypte

Cette opération, coordonnée par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères le 23 avril, s’est déroulée dans un contexte de bombardements israéliens intensifiés, avec 59 morts à Gaza ce jour-là, notamment à Khan Younès, selon Al Jazeera.

L’évacuation, facilitée par la médiation égyptienne et qatarie, intervient alors qu’Israël a assoupli les autorisations de sortie ces dernières semaines, après avoir bloqué l’aide humanitaire pendant plus de 50 jours, provoquant une crise alimentaire aiguë.

La France, opposée au déplacement forcé des populations de Gaza, a mobilisé des ressources diplomatiques pour sécuriser le passage via Rafah, malgré les ordres d’évacuation israéliens touchant 70 % du territoire gazaoui. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a salué cette « action humanitaire essentielle », tout en réitérant l’appel à un cessez-le-feu pour permettre l’acheminement d’aide.

Des réactions contrastées

Cette opération a suscité des réactions contrastées. Certains saluent l’engagement humanitaire, tandis que des voix critiques dénoncent l’accueil de « Gazaouis » en France, reflétant les tensions migratoires. Malgré ces débats, l’opération humanitaire tente de replacer la France dans son rôle de médiateur du conflit. Cette évacuation illustre l’urgence d’une réponse internationale face à la crise humanitaire à Gaza.

Depuis le début du conflit, le président Macron a adopté tour à tour une position favorable au narratif israélien, en proposant une alliance militaire contre le Hamas, mais compte tenu des bombardements et des pertes civiles, il a peu à peu appelé à un cessez-le-feu et a même évoqué l'importance de la reconnaissance de la Palestine.