L’annonce, le 23 avril 2025, par ArcelorMittal de la suppression de 636 postes dans sept sites français – Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire – a suscité une vague d’indignation dans la classe politique française.
Cette décision, motivée par la crise de l’acier en Europe et la délocalisation de fonctions support vers l’Inde, a ravivé les débats sur la souveraineté industrielle et la responsabilité des grands groupes.
Consensus de la classe politique française
À gauche, les appels à l’intervention de l’État dominent. Fabien Roussel (PCF) a dénoncé une « guerre de l’acier » et exigé la nationalisation des sites, déclarant : « Ou ArcelorMittal investit en France, ou il faut nationaliser ! ». François Ruffin (LFI) a appelé l’État à entrer au capital du groupe, tandis que Mathilde Panot (LFI) a fustigé sur TF1 l’inaction du gouvernement.
Manon Aubry (LFI) a critiqué les 300 millions d’euros d’aides publiques reçues par le groupe, qui verse parallèlement 400 millions à ses actionnaires. Sophie Binet (CGT) a appuyé cette idée, citant l’exemple britannique de nationalisation.
À droite, Xavier Bertrand, président LR des Hauts-de-France, a réclamé une « table ronde » avec toutes les parties prenantes et des engagements clairs sur les investissements, notamment la décarbonation de Dunkerque.
« Il est temps qu’ArcelorMittal dise quand les investissements se feront », a-t-il posté sur X. Sébastien Chenu (RN) a accusé le groupe de « raconter n’importe quoi » et exigé qu’il assume ses responsabilités.
Au centre, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a qualifié l’annonce de « mauvaise nouvelle » sur Europe 1, soulignant ses conséquences pour la souveraineté et l’emploi.
Elle a promis que le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, rencontrerait la direction pour évaluer l’ampleur du plan et protéger l’emploi, tout en appelant à des mesures européennes contre les importations d’acier. Ces réactions, unanimes dans leur condamnation, révèlent l’urgence d’une stratégie industrielle face à la crise.