ArcelorMittal, premier sidérurgiste d’Europe et deuxième au niveau mondial, a annoncé dans la journée du 23 avril qu’il envisageait la suppression de plus de 600 postes dans pas moins de sept usines du nord de la France. L’annonce a été faite dans le cadre du « projet de réorganisation pour faire face à la crise de l’acier », notamment sur le Vieux continent. Le géant de l’acier avait déjà fait part, en février dernier, du projet de délocalisation de ses activités commerciales, marketing et informatiques en Europe vers l’Inde.
Les usines du groupe concernées par le plan social sont situées à Dunkerque, à Florange, en Basse-Indre, à Mardyck, à Mouzon, à Desvres et à Montataire. L’ensemble de ces sites emploie un total de 7 100 salariés, selon la presse française. Le sidérurgiste prévoit également de délocaliser 210 à 260 postes support, avec la suppression de 400 postes de production dans les usines mentionnées plus haut, pour un total de plus de 600 postes sur la sellette dans l'Hexagone.
Le groupe industriel a d’ailleurs officialisé lors d’un comité de groupe européen, devant les syndicats, que dans le but de faire des économies, un total compris « entre 1 250 et 1 400 postes » en Europe occidentale, dans les fonctions liées indirectement à la production d’acier, seront transférés en Inde et en Pologne. Des déclarations rapportées par deux sources syndicales, qui n’ont pas été démenties par ArcelorMittal.
« Coup de massue »
Pour les syndicats hexagonaux, l’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre. « Si on veut tuer une entreprise, on ne peut pas faire mieux », a déclaré Gaëtan Lecocq, le secrétaire général du syndicat CGT ArcelorMittal Dunkerque, cité par Ouest France. Le syndicaliste a qualifié le projet d’« incohérent », d’« incompréhensible » et de « tsunami industriel et social ». « Si Arcelor tombe, c’est l’ensemble de l’industrie du nord de la France qui va tomber », a-t-il averti.
De son côté, le représentant national CFDT (Confédération française démocratique du travail), Jean-Marc Vecrin, a déclaré à l’AFP : « C’est un coup de massue parce que ça, on ne s’y attendait pas du tout. Ils ont profité de la réunion d’aujourd’hui, où on devait parler des fonctions de support, pour venir nous annoncer ça ! ».
Le député de la Somme François Ruffin s’est, de son côté, insurgé contre le ministre de l’Économie dans un post sur X, où il a écrit : « Monsieur le Ministre, votre gouvernement a le mot "souveraineté" à la bouche régulièrement. Je m’en félicite, car il y a encore quelques années, ce concept était jugé sale et archaïque. Mais ce n’est pas tout d’en parler, il faut le faire ».